12/12/2014
TAKEJI TOMITA
Takeji Tomita est né le 3 février 1942 à Hamamatsu, province de Shizuoka, île de Honshu au Japon.
Il débute l’Aïkido en 1961 à l’Université avec Shoji NISHIO Sensei, il s’inscrit à l’Aïkikaï de Tokyo en 1962.
C’est à Iwama lors d'un stage d'été que TOMITA Sensei rencontre pour la première fois le fondateur de l’Aïkido : Morihei UESHIBA, ainsi que Morihiro SAÏTO.
Le contact eut lieu, il fut impressionné et attiré.
De 1962 à 1969, il suivra O SENSEÏ et Morihiro SAÏTO .
En 1968, il devint le Uchideshi de Morihiro SAÏTO .
Il pratiquera pendant 7 ans au Dojo d’Iwama. Ces années-là furent pour Tomita Senseï une école dédiée à l’éducation et à la voie du Budo.
Après la mort de O SENSEÏ, à la suite d’une invitation de la Fédération de Judo suédoise, il s’installe en Suède au mois d’août 1969. Il a 27 ans et il est alors titulaire du 4ème Dan accordé par O SENSEÏ.
SAITO SENSEÏ et TAKEJI TOMITA
Il a son Dojo depuis 1975 à Stockholm .
A l'époque, il y avait déja Toshikazu Ichimura responsable de l'Aïkido, délégué par l'Aïkikaï en Suède pendant cette période, qui vécut en Suède de 1966 à 1986.
Tomita Senseï a accompagné pendant de nombreuses années Saïto Senseï dans ses déplacements en Europe et en Amérique.
Afin de parfaire sa pratique de l’Aïkido, il a étudié profondément l'anatomie, la physique et les diverses méthodes de concentration. Il a décortiqué la différence essentielle entre les mentalités et psychologies japonaise et occidentale dans le processus d'apprentissage, afin de pouvoir donner des indications utiles et pertinentes à ses élèves.
En 1992, il décide, après consultation de Morihiro SAÏTO, de créer sa propre organisation la TAKEMUSU AÏKI TOMITA ACADEMY.
TOMITA Senseï enseigne en Suède, en France, en Italie, en Angleterre, au Portugal, en Finlande et en Russie.
Après quarante ans de pratique et de recherche, il a finalisé son travail en y incluant les principes qui régissent le BUDO japonais dans le AÏKI SHIN MYO DEN, dont il est le SOKE.
En 2009, il célébra ses 40 années de pratique en Europe par un grand stage en Suède avec tous ses
élèves et les Dojos qui le suivent dans sa démarche…
Actuellement Shihan 8ème Dan, comme vu dans ses entretiens dans les trois PDF, il a toujours eu ce souci de liberté qui fait qu'il a toujours gardé une distance envers les grandes fédérations afin de mieux se concentrer sur sa démarche personnelle.
CLIQUER SUR LES TROIS PHOTOS
POUR ACCÉDER AUX PDF
PDF TAKEJI TOMITA
son parcours , son arrivée en Suède et sa réflexion sur sa pratique...
Tomita Sensei Aikido
Tomita Sensei Firenze 9/12/2012
Firenze 15 Novembre 2014
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11/12/2014
GUY LORENZI
GUY LORENZI - 86 ANS
Beaucoup de haut gradés actuels ont étudié avec Guy Lorenzi. Son nom revient très souvent : Christian Tissier, Bernard Palmier, Michel Hamon... ont commencé avec lui, il a su faire partager sa passion car aujourd'hui, ce sont tous des hauts gradés de l’Aïkido.
Il commence la pratique de l’Aïkido en 1953 avec Maître Abe Tadashi, puis travaille avec Monsieur Delforge et Maître Nocquet et, jusqu’en 1960, il suit les stages dirigés par les maîtres Murashige, Noro, Tamura, Kobayashi.
GUY LORENZI
Photo issue du site : http://aikido-ffaaa-hamon-michel.com/hamon_photo.html
En 1958, il ouvre un club au patronage Champerret qui deviendra par la suite l’Aïkikaï Pereire.
En prenant sur son temps de repas, il enseigne bénévolement au club de la Banque de France, établissement où il travaille, formant ainsi de nombreuses ceintures noires, dont certains sont actuellement dirigeants, enseignants diplômés ou DTR.
Après avoir été en 1970 CTR, il est nommé CTN de l’Union européenne d’Aïkido (fondée par Maître Nocquet), dirigeant ainsi de nombreux stages dans toute la France. Il fut pendant de nombreuses années examinateur aux passages de grades et aux brevets d’État. Il est actuellement 6ème Dan d’Aïkido, diplômé d’État (BEES 2e degré).
Dernièrement, il a participé à un stage en décembre 2013, invité par un de ses élèves, Bernard Palmier et cela à 86 ans !
voir les photos ici :
HOMMAGE ET RECONNAISSANCE
Source : http://www.roger-arbus.fr
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10/12/2014
MICHEL HAMON
Michel Hamon a commencé les Arts Martiaux par le Judo puis la pratique de l'Aïkido en 1963 avec Guy Lorenzi au Dojo de la Banque De France, aussi renommé à l'époque que celui de Vincennes actuellement. En 1967, il fit ses début en tant qu'enseignant dans le club de Villeneuve-le-Roi dans le Val-de-Marne, et à Yerres dans l'Essonne (91), quelque temps plus tard.En 1976, il reprend le club de Ste-Geneviève-des-Bois, dans l'Essonne et en 1996 enseigne aussi à Draveil (91). L'enseignement de Maître Nocquet fut pour lui une révélation.
Avec André Nocquet Sensei
AVEC KOBAYASHI SENSEI
Il devient 2ème Dan en 1969 et 3ème Dan en 1973.
Il fut nommé président du groupe Nocquet à l'époque la FFAD (Fédération Française d'Aiki-Do), puis quand Maître Floquet, qui pratiquait le Kobudo, se joignit à cette nouvelle fédération, elle changea de nom pour la FFAK (Fédération Française Aïkido et Kobudo).
En 1978, il réussit le 4ème Dan et devint aussi vice-Président de l’UEA (Union Européenne d’Aïkido), créée également par André Nocquet en 1972.
Après la scission de la FFJDA en deux fédérations, la FFLAB, qui devint par la suite FFAB avec Maître Tamura et la FFAAA avec Christian Tissier de retour du Japon, il suivit cette dernière et occupa des postes à responsabilité.
En 1985, il fut nommé 5ème Dan.
Il enseigna en Afrique, notamment au Gabon, au Congo, au Sénégal, mais aussi en Asie au Vietnam, et bien sûr en Europe, particulièrement en Allemagne chez son ami Alfred Heymann, 7ème Dan, ainsi qu'en Roumanie, en Belgique, en Suisse, au Portugal, en Angleterre, en Italie et en Hongrie.
En 1992, il est élu Président de la ligue Ile de France FFAAA .
Il repart au Japon en 1996 mais Kisshomaru Ueshiba étant déjà malade, il pratique avec l'actuel Doshu Moriteru Ueshiba ; c'est durant son séjour que la Fédération le nomma 6ème Dan.
Il a écrit plusieurs livres :
Visuel Aïkido
L'histoire de l’Aïkido en France
AÏKIDO, une tradition, un art, un sport
Michel Hamon cumule les distinctions, parmi les plus prestigieuses :
En 1993 : Chevalier de l’ Ordre National du Mérite
et dernièrement en 2011: les Palmes d'Or dans le cadre de ses activités bénévoles passées et actuelles.
En Janvier 2012, il reçoit le 6ème Dan Aïkikaï des mains de Christian Tissier.
il reçoit le 7è Dan en 2011 par Maxime DELHOMME, l'actuel Président de la FFAAA et Bernard PALMIER
Interview de Michel Hamon sur les passages de grade Dan
photo du site http://aikido-ffaaa-hamon-michel.com/hamon_photo.html
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09/12/2014
UGAKI "L'escrimeur fou"
Dans le tome 2 d'UGAKI "L'escrimeur fou",
UGAKI (VOIR LE TOME 1) croise le chemin de Kioga et de son fils adoptif qui veut devenir son disciple sur la voie du sabre. Kioga est lui-même un rônin, ancien élève de Myamoto Musashi, le légendaire Samouraï vivant à cette époque et cherchant sans arrêt la perfection dans l'art du sabre afin d'atteindre à l'absolu. Kioga provoque Ugaki en duel mais des brigands qui en voulaient à leurs armes obligent les deux samouraïs à s'unir. Ceci créa un lien et ils devinrent amis. Kioga promit à Ugaki de lui venir en aide dans sa quête de vengeance de son daimyo.
Accusés de meurtre, ils se retrouvent obliger d'accepter une étrange mission pour le seigneur de la région : escorter une vielle femme dans le plus grand secret jusqu'à un lieu sur la côte...
Dans la première partie du livre, l'auteur nous parle de Miyamoto Musashi, le Samourai le plus connu du Japon, invaincu en combat si ce n'est par Muso Gonnosuke utilisant un jo. Il parle également du traité des cinq roues, ouvrage de Miyamoto Musashi ayant encore de nos jours une application certaine...
Cette BD a connu deux éditions chez Dargaud en 1985 et chez Bagheera en 1991
08/12/2014
Matti Joensuu
Matti Joensuu est né en 1957 en Finlande ; il a commencé l’Aïkido en 1979, dans Association Meido-Kan.
Il a vécu au Japon en 1983 et 1984, comme uchideshi au dojo de Kobayashi Sensei.
Depuis 1985, il suit l'enseignement de Endo Sensei et a de nouveau vécu au Japon de 1998 à 2002.
Matti Joensuu Sensei a participé à de nombreux stages dirigés par Endo Sensei au Japon et dans le monde. Il est l'un des rares non-Japonais à diriger des stages au Japon.
Il dirige des stages partout dans le monde mais particulièrement en Finlande (généralement chaque année, à Kuortane, à Jyväskylä, à Helsinki), en Autriche, en Allemagne, aux États-Unis, au Canada, en Espagne, en Hongrie, etc.
Aikido Saku Dojo Embukai 2014 - Matti Joensuu
Aikido Matti Joensuu 6. dan, Güejar Sierra Granada, Spain, Sep 2013
Aikido Matti Joensuu, Güejar Sierra(Granada) 2013
Matti Joensuu Aikido forum kishintai
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07/12/2014
jo démonstrations
On ne pratique pas les armes à l'Aïkikaï. Pourtant le Fondateur pratiqua intensivement ces dernières à Iwama, c'est pour cela que Saito Sensei les inclut dans sa pratique. L'Aïkido se suffit à lui-même, la pratique à mains nues contient tous les liens pour parvenir à notre essence, donc il ne serait pas utile d'y ajouter les armes... sauf que ces dernières peuvent nous donner d'autres pistes de réflexions utiles dans notre cheminement. Pour ma part, j'aime pratiquer avec et ne dit-on pas que l’Aïkido se rapproche plus du Kenjutsu que du Judo ?
On observe des similitudes entre l'utilisation d'un jo, du ken ou à mains nues, ces utilisations sont interdépendantes, et l'on retrouve de l'un dans l'autre et vice versa...
Quoi qu'il en soit, les arguments des uns et des autres sont totalement recevables. Cela ne me choque pas que l'on ne les pratique pas ou qu'on les pratique.
Si l'on regarde bien, chaque grand Maître a intégré à sa pratique des éléments extérieurs à l’Aïkido : Yoga du souffle, Méditation, Ken jutsu, Iaï... car justement ils ne sont pas si extérieurs que cela...
Chacun suit son chemin et chacun accède au niveau qu'il peut comprendre...
Aikido O Sensei Morihei Ueshiba jo kata in Iwama dojo
M. Saito sensei shows 13 Jo Kata, 1973
Noro Sensei - Aikido / Kinomichi - end of 70's
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06/12/2014
UGAKI "Le serment du samouraï"
Ugaki est une série BD qui est ou a été éditée chez Dargaud.L' auteur de cette série est Gigi (Scénariste, dessinateur.1926/2007). Première édition en 1980, puis 1984 chez Dargaud et 1991 une chez Bagheera.
Le premier tome d'UGAKI "Le serment du samourai" raconte l'histoire d'Ugaki, un rônin attendant le moment propice afin de pouvoir venger l’assassinat de son seigneur.
Durant son errance, il vint en aide à un daimyo attaqué par une bande de pillards qui enlevèrent le fils de ce dernier. Après avoir aidé à délivrer l'enfant grâce un stratagème en se faisant passer pour une troupe de saltimbanques, il se retrouva impliqué dans le soulèvement de Shimbara en échange d'une aide afin de venger son daimyo...
La défaite de ces seigneurs chrétiens du sud du Japon va marquer surtout la fin des prérogatives des Daimyos, et la toute puissance du Shogunat de Tokugawa Ieyasu.
En début d'album, l'auteur raconte la révolte de Shimbara, presqu'île de l'île de Kyushu, en 1638, qui rassembla sous le commandement d'un jeune samouraï chrétien Masuck Shiro, des paysans opprimés en majorité chrétiens. L'ultime bataille vit la défaite de la rébellion et la prise de la forteresse de Hara et le massacre des insurgés "kirishitan" (chrétiens japonais), de tous les survivants qu'ils soient enfants, femmes ou hommes. Ceci sonna la fin de l'expansion du christianisme en particulier du Catholicisme et entraina l'expulsion de tous les "NAMBAN", barbares du sud, les Européens.
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05/12/2014
Kurt Bartholet
Kurt Bartholet a débuté l’Aïkido en 1974,en Suisse à 18 ans avec Willi Frischknecht à Schönengrund et Freddy Jacot-Descombes.
Son parcours a rencontré Ikeda Sensei, avec lequel il étudia plus d'une dizaine d'années.
Il bénéficia de l'enseignement de Tada Sensei qui était installé en Italie et apprit également de lui la pratique régulière de la méditation et des exercices de respiration.
Il partit ensuite étudier à Iwama avec Saito Sensei en tant que uchi deshi ; cela lui laissa un souvenir profond et un lien, une connexion avec Saito Sensei. Son premier séjour dura onze mois ; durant son séjour, il fit également trois retraites dans un monastère Zen d'une semaine sous la conduite du Père Lassalle, un Jésuite allemand, missionnaire au Japon, qui devint Maître zen. Puis il retourna régulièrement à Iwama chaque année pendant environ 1 mois.
Ensuite en 1981, durant un séjour aux États-Unis, à San Francisco, il pratiqua avec Frank Doran et Bruce Klickstein. Il fit également dans cette période des séminaires avec Terry Dobson et Robert Nadeau.
Durant son parcours personnel, Kurt Bartholet rencontra celui d'Endo Sensei, et il suivit son enseignement à partir de 1999.
Puis vint l'enseignement de Christian Tissier.
Il étudia le bouddhisme zen avec Taisen Deshimaru.
Psychothérapeute et Kinésithérapeute de formation, il développe à travers l'Aïkido une sensation, une conscience différente du mouvement...
Actuellement, il est 6ème Dan Aïkikaï
Il anime des séminaires en Europe, aux États-Unis, en Israël, en Syrie et en Jordanie...
Entretien Horst Schwickerath avec Kurt Bartholet
Aïkido journal 02/2009 - 1ère partie
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Entretien avec Kurt Bartholet
Aïkido Journal 03/2009 - 2ème partie
CLIQUER SUR LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE
Ukemi New style
Aikido Centrum Fudóshin Prague - Summer Camp 2012 - Kurt Bartholet 6th dan Aikikai
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04/12/2014
Le Maître zen et le scorpion
Le Maître zen et le scorpion
Un Maître zen vit un scorpion se noyer et décida de le tirer de l'eau. Lorsqu'il le fit, le scorpion le piqua. Par l'effet de la douleur, le Maître lâcha l'animal qui, de nouveau tomba à l'eau au risque de se noyer.
Le Maître tenta de le sauver une nouvelle fois et l'animal le piqua encore. Un jeune disciple qui était en train d'observer se rapprocha du Maître et dit : "Excusez-moi, Maître, mais vous êtes têtu ! Ne comprenez-vous pas qu'à chaque fois que vous tenterez de le tirer de l'eau, il va vous piquer ?"
Le Maître répondit : " La nature du scorpion est de piquer et cela ne va pas changer la mienne qui est de l'aider."
Alors, à l'aide d'une feuille, le Maître tira le scorpion de l'eau et lui sauva la vie. Puis, s'adressant à son jeune disciple, il continua :
" Ne change pas ta nature si quelqu'un te fait mal, prends juste des précautions. Les uns poursuivent le bonheur, les autres le créent. Quand la vie te présente mille raisons de pleurer, montre-lui que tu as mille raisons de sourire.
Préoccupe-toi davantage de ta conscience que de ta réputation, parce que ta conscience est ce que tu es, et ta réputation, c'est ce que les autres pensent de toi... Et ce que les autres pensent de toi... c'est leur problème ! "
03/12/2014
Karlfried Graf DÜRCKHEIM II
VOILA UN AUTRE EXTRAIT DE
« HARA, centre vital de l’homme»
DURCKHEIM Karlfried Graf
Édition du Courrier du Livre
Cette histoire nous montre encore que le plus important n'est pas le but, mais ce qu'il permet d'obtenir !
"C'était par une chaude journée d'été, à Tokyo, et j'attendais la venue de Maître Kenran Uméji, mon Maître de tir à l'arc. Je m'étais exercé tout seul pendant plusieurs semaines et je me réjouissais de montrer au « Maître» que j'avais bien appris ma leçon. J'étais curieux de savoir quelle nouvelle surprise m'attendait, car chaque leçon m'avait apporté une surprise.
L'étude d'un art japonais - qu'il s'agisse du tir à l'arc, de l'escrime, de l'art floral, de la peinture, de la calligraphie au pinceau ou de la cérémonie du thé - est pleine d'étrangeté pour l'étudiant occidental. Celui qui croirait, par exemple, que dans le tir à l'arc il s'agit de toucher la cible, commettrait une grosse erreur.
Mais de quoi s'agit-il donc ? C'est en fait ce que mon Maître m'apprit ce jour-là. Il arrive à l'heure convenue et, après une brève conversation autour d'une tasse de thé, nous nous rendons au jardin où se trouve la cible. Cette cible avait fait l'objet de ma première surprise, au début de mon apprentissage du tir à l'arc.
C'était une botte de paille d'environ 80 centimètres de diamètre, placée à la hauteur des yeux, sur un support de bois. Il est facile d'imaginer quel fut mon étonnement lorsque j'appris que tout élève devait s'exercer sur cette cible pendant trois ans, et cela à une distance de trois mètres ! Ce simple exercice répété pendant trois ans ! N'est-ce pas ennuyeux à la longue ? Non, au contraire, cela devient de jour en jour plus passionnant, au fur et à mesure que l'on pénètre le sens de l'exercice. En effet, le but recherché n'est pas de toucher la cible.
Mais de quoi s'agit-il donc ? C'est ce que mon Maître m'expliqua ce jour-là. Je me mets en position. Je m'incline d'abord devant le Maître qui se trouve en face de moi, comme le veut le cérémonial, puis devant la cible. Ensuite, je me tourne de nouveau face au Maître et exécute calmement les premiers mouvements. Les mouvements doivent se succéder harmonieusement, à la manière des vagues, chacune naissant de la précédente.
Je place l'arc sur le genou gauche, prends l'une des deux flèches appuyées contre ma jambe droite et la place sur la corde. De la main gauche, je tiens fermement l'arc et la flèche. Je lève lentement la main droite et l'abaisse, tout en expirant pleinement l'air de mes poumons. Puis, de cette main, je saisis la corde et, inspirant lentement, je lève et tends l'arc peu à peu. C'est là le mouvement décisif qui doit se faire avec calme et sans à-coups, telle la lune qui monte dans le ciel.
Maître ANZAWA
Je n'ai pas encore atteint la hauteur voulue, au moment où, l'arc étant bandé au maximum, l'empennage de la flèche touche la joue et l'oreille du tireur, que la voix d'orgue du Maître, m'ordonnant d'arrêter, me fait sursauter. Étonné et quelque peu irrité de cette interruption dans un moment de concentration extrême, j'abaisse l'arc.
Le Maître me le prend des mains, enroule une fois la corde autour de l’extrémité supérieure de l’arc et me le rend en souriant me priant de recommencer. Ne me doutant toujours de rien, je refais toute la série de mouvements déjà décrite. Mais lorsqu’arrive le moment de tendre l'arc, je me trouve déjà au bout de mon savoir. L’arc ayant été deux fois plus tendu, mes forces ne suffisent pas pour le bander. Mes bras se mettent à trembler, je perds mon équilibre, vacille, c'en est fait du résultat de tant d'efforts de préparation.
Alors, le Maître commence à rire. Je fais désespérément un autre essai, mais en vain ; c'est un lamentable échec ! J'ai sûrement l'air fort dépité, car le Maître me demande ce qui m'irrite.
Et moi de répondre aussitôt: « Comment pouvez-vous me poser une telle question ? Je me suis exercé pendant des semaines et, au moment crucial, vous m'arrêtez ! »
Le Maître rit de plus belle, puis, ayant repris son sérieux, me répond: « Que voulez-vous donc ? Que vous ayez acquis la forme requise pour accomplir votre tâche, je l'ai vu rien qu'à votre façon de saisir l'arc.
Mais retenez bien ceci : lorsque l'homme a atteint dans sa manière d'être, dans sa vie ou dans son travail, une étape qui lui a coûté beaucoup d'efforts, il ne peut rien lui arriver de pire que de voir le destin lui permettre de marquer le pas, de se figer dans l'état auquel il est parvenu. Si le destin lui est favorable, il lui enlève le résultat obtenu avant qu'il ne se raidisse, ne se sclérose. Voilà ce qu’un bon maître doit faire.
Car, au fond, il ne s’agit pas d’envoyer la flèche droit au but ; ici, comme dans tous les autres arts, l'objectif essentiel n'est pas le résultat extérieur mais bien le résultat intérieur, autrement-dit la transformation intérieure de l'homme. L'exercice d'une technique aboutissant à une performance sert également cette transformation.
Mais quel est le plus grand danger qui puisse menacer cette dernière, sinon de s'arrêter au résultat acquis ? L'homme doit progresser, progresser sans cesse ». La voix du Maître était devenue grave et émouvante.
Ce qu'il enseignait à travers le tir à l'arc était autre chose qu'un sport d'agrément dont le but est la victoire sur les autres compétiteurs ; il s'agissait d'une école de la vie, c'est-à-dire d'une pratique initiatique enseignant le chemin intérieur .
Au début, il faut, bien entendu, apprendre la technique. Mais c'est seulement lorsqu'on la possède à fond que commence le vrai travail, l'incessant travail sur soi-même. Le tir à l'arc, comme tout autre art, n'est pour le Japonais qu'une occasion de s’éveiller à l’Être, c'est-à-dire à son être essentiel. Or cela présuppose que l'on entreprenne de se purifier de son moi vain et ambitieux qui, précisément parce qu'il ne se préoccupe que de l'aspect extérieur des résultats, met en danger la perfection même de ceux-ci. Ce n'est qu'après avoir triomphé de ce Moi que l'on peut réussir dans l'accomplissement d'une tâche. La réussite n'est plus alors le fruit d'un savoir-faire dirigé par une volonté ambitieuse, mais celui d'une transformation de l'homme en son être. La réussite est alors la manifestation d'un état intérieur qui libère une force profonde, quasi surnaturelle, laquelle, pourrait-on dire, produit la perfection sans notre contribution consciente. Il apparaît donc clairement que le sens de l’exercice est la transformation de l’homme."
VOIR AUSSI LA NOTE :
le zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc. E HERRIGEL
POUR LES DEUX VIDÉOS EN FIN DE NOTE DE DEUX GRANDS MAITRES
OBSERVER LA CONCENTRATION, LA PRÉSENCE ET LA MAÎTRISE DE CHACUN
Inagaki Sensei: Fragments
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