23/01/2014
JEAN-MICHEL MERIT
Pour ne pas l'oublier !
Né en 1955, Jean-Michel Mérit commence l’aïkido à Saujon fin 1972. Travaillant pour la SNCF, il se retrouve à Paris et devient un élève de Christian Tissier en 1979 et durant plus de 20 ans. En 1980, sa rencontre avec Yamaguchi Senseï lui a laissé des sensations et émotions exceptionnelles. En 1984, Saotome Senseï est un autre catalyseur dans sa progression, il découvre grâce à son enseignement des valeurs philosophiques et spirituelles... Il participe à chacun de ses stages et devient son uke favori au stage d'été du Vigan. Endo Senseï ne le laisse pas indifférent et le relie à Yamaguchi Senseï. C'est grâce à Christian Tissier qu'il rencontre tous ces Maîtres.
DTR de la région Poitou-Charentes, il devient 6°Dan Aïkikaï en 2004.
Malheureusement, il décède le 17 octobre 2008.
Ceci est simplement un petit rappel pour ceux qui ne le connaissaient pas. Aujourd'hui, son enseignement continue à travers l'association Inazuma Kaï .
Pour en savoir un peu plus, lisez cet article consacré à Jean-Michel Mérit.
Aïkido Magazine juin 1999
pour voir l'article en pdf, cliquer sur la photo du magazine
Jean Michel Mérit, interview temple sur lot 2002
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22/01/2014
SAOTOME MITSUGI
Cet article paru dans les dossiers de Karaté Bushido est le hors série n°1 de Mai/Juillet 2005.
Sur les photos uke : Jean Michel Mérit (article de demain)
"O Senseï avait l'habitude de dire : "La voie du budo est la voie qui établit l'harmonie". Aujourd'hui, le mot et l'image du budo perdent de leur sens originel, et se limitent bien souvent à l'ensemble des arts martiaux et militaires. Alors qu'O Senseï disait : " Bu est amour".
Le plus haut niveau de conscience du Budo, tel qu'il a été enseigné par les grands maîtres est la protection de la vie..." Saotome Senseï nous rappelle le principe originel de l’Aïkido qui est de protéger et de favoriser l'épanouissement de chacun dans la société... Et pour cela, nous devons commencer par nous-même.
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21/01/2014
la relation uke/tori par Bernard Palmier
Voir son site sur le lien en cliquant sur son image
La relation Uke / Tori
On parle souvent de l’Aïkido en disant ce qu’il n’est pas, en le comparant à d’autres arts martiaux ou à des sports de combat. On ne sait pas toujours présenter notre discipline dans ce qu’elle a de particulier. La relation Uke / Tori est une des caractéristiques, des particularités de l’Aïkido. A ce titre, elle mérite d’être explicitée. Bien sûr, cette relation se vit ; elle peut difficilement être présentée de façon exhaustive sur le papier. Pour autant cette fiche a pour propos de donner aux enseignants ou futurs enseignants quelques éléments qui leur permettront :
• de mieux orienter leurs consignes pour cadrer cette relation sur le tapis ;
• d’avoir quelques pistes pour organiser la pratique autour de ce thème.
La relation Uke / Tori se fonde sur 3 postulats de base.
1er postulat : Les principes d’aïkido s’appliquent et se développent dans le travail de Uke.
Uke « fait aussi de l’Aïkido ». Les compétences que le pratiquant développe dans son travail de Uke sont transférables et lui permettent de progresser en tant que Tori. Dans le travail de Uke on retrouve des principes tels que la construction, l’unité du corps, plus largement l’intégrité, le ma aï etc... La pratique de l’Aïkido ne réside pas uniquement dans le fait de savoir faire les techniques, mais plutôt de « vivre » les techniques. Connaître une technique c’est la vivre en tant que Tori et en tant que Uke. Expérimenter Ikkyo, par exemple, c’est à la fois exécuter la technique en appliquant les principes mais c’est aussi ressentir en tant que Uke l’application de ces principes.
2ème postulat : Dans la pratique les rôles s’inversent, se confondent parfois.
Exemple : par un atémi au visage, Tori sollicite Uke. Celui-ci répond par une saisie en katate ryote dori ou par une saisie arrière. Dans cette situation, qui est Uke qui est Tori ? Quand Tori sollicite au visage, il attaque et pour Uke katate ryote dori devient une technique. Cette façon d’aborder la relation Uke/Tori redonne du sens aux attaques et en particulier aux saisies. Bien évidemment les rôles s’inversent dans les Kaeshi waza. Uke peut exploiter les ouvertures ou les failles d’une technique et prendre l’ascendant sur Tori.
3ème postulat : La relation Uke/Tori s’inscrit dans une dimension de « coopération ».
Parler de coopération dans le cadre d’un art martial peut paraître surprenant. Pour autant la coopération dans la pratique de l’Aïkido ne signifie pas « complaisance », bien au contraire la coopération dont on parle s’appuie sur l’exigence et le respect. Il s’agit par l’échange de progresser mutuellement. La question pour Uke et Tori est de savoir où mettre la barre pour faire progresser l’autre sans le blesser. La pratique permet de développer une stratégie « gagnant/gagnant ». Personne ne perd, surtout pas Uke qui par la maîtrise de son comportement et des ukemis, chute et se relève pour attaquer à nouveau. Uke et Tori ne sont pas face à face dans un affrontement, mais plutôt côte à côte confrontés à une situation qu’il faut gérer ensemble et dont il faut sortir grandis et bonifiés.
La relation Uke/Tori met en évidence un certain nombre de principes structurants de l’Aïkido. Sur le plan mental (Shin), on peut en évoquer au moins trois :
Le respect de l’intégrité : ce principe transparaît dans les postulats évoqués précédemment, en particulier dans le 3ème, la « coopération ». La pratique se fonde sur un respect mutuel et doit permettre de « préserver et de renforcer l’intégrité au sens large (physique et mentale) des protagonistes ».
L’adaptabilité : principe qui se caractérise par l’écoute et la prise en compte de l’autre ; c’est sans doute la condition du respect de l’intégrité mais aussi la condition de l’authenticité dans la relation. Tori doit adapter son comportement (choix de la technique et/ou façon de l’exécuter) à Uke (son attaque, son niveau, ses capacités). En retour Uke, doit être le « miroir » du comportement de Tori. C’est le sens de la pratique de base qu’on appelle « Ippan geiko ». Il faut que les comportements de Uke soient juste la conséquence de la pratique de Tori, sans anticipations, sans gestes parasites...
La non-opposition/la non-violence : là aussi, parler de non violence pour un art martial peut paraître surprenant à certains. Pourtant l’Aïkido prône la « clémence » et plus la « persuasion » que la « dissuasion ». Quoi qu’il en soit la non violence ne se fonde pas sur la faiblesse. C’est parce que l’on peut être définitif à un moment ou un autre de la technique que l’on choisit de ne pas l’être et par exemple d’amener au sol en immobilisant ou de donner à Uke la possibilité de chuter.
Ces principes qui relèvent du mental se manifestent dans la relation Uke/Tori à travers l’application de principes techniques. On peut aussi en évoquer au moins trois :
La notion de « Ki musubi » (le nœud des énergies) : être en phase avec le partenaire. La non-opposition en dépend. C’est le choix du mode de rencontre (de aï) qui permettra d’être en phase avec le partenaire : aller dans la distance du partenaire sans la subir (pression) ou amener Uke dans sa propre distance (extension).
La fluidité : principe plus large, conséquence de l’application d’autres principes (centrage/unité du corps, Ki musubi, irimi/direction/prise d’angle...). Cette fluidité se caractérise principalement par un contrôle permanent de part et d’autre (Uke /Tori) pour préserver l’intégrité et donner du sens à la pratique :
• contrôle qui s’exerce dans la mobilité (Ki nagare), conduire le partenaire sur une saisie ou un contact.
• contrôle qui s’exerce plus simplement (par exemple) dans le fait de sortir d’une saisie pour la remplacer par un contact en évitant les ruptures.
Action/réaction : principe technique qui s’appuie sur la prise en compte de l’autre, l’écoute et l’adaptabilité et qui s’exprimera :
• pour Tori dans le Henka waza (variations et enchaînements)
• pour Uke dans le Kaeshi waza (retourner la situation, Uke devient Tori)
Cette façon d’appréhender la relation Uke / Tori n’est qu’une vision parmi d’autres, on aurait pu dire sans doute bien d’autres choses ou le dire autrement.
En résumé, la relation Uke/Tori :
• 3 postulats
• 3 principes sur le plan mental
• 3 principes sur le plan technique
Bernard PALMIER
20/01/2014
AUDIO O SENSEÏ
Ces enregistrements nous rapprochent un peu d'O Senseï...
C'est le cas de tous les documents audios ou vidéos des différents maîtres, ce sont des trésors car ils nous permettent de mieux appréhender les personnages et ceci bien après leurs disparition. Ce qui serait impossible sans ces supports.
WAKAYAMA 1967
19/01/2014
CHRISTIAN MOUZA
Biographie de son site repostée ici
Christian Mouza débute l’Aïkido dans la région Centre à Tours en 1980 avec Jo Cardot, 6ème dan d’Aïkido. Dès le début de son apprentissage, sa volonté et son intérêt pour la pratique le poussent à suivre l’ensemble des cours proposés par son club. Puis il vient vivre en région parisienne où il rencontre Mr Louis Clériot, 7ème Dan d’Aïkido, qui lui apportera rigueur, détermination et surtout l’envie d’enseigner. Dès la première année, il participe à de nombreux stages animés par des experts français et japonais. C’est au cours de ces différents stages qu’il rencontre Mr Christian Tissier, 7ème dan d’Aïkido Shihan. Ce fut un tournant décisif dans son parcours d’aïkidoka. Depuis, Christian Mouza suit avec un immense plaisir son enseignement lui permettant d’aller toujours plus loin dans l’étude et la compréhension de l’Aïkido.
En septembre 2001, Christian Mouza a été nommé, au sein du collège technique de la FFAAA, DTR (Délégué Technique Régional) de Champagne Ardennes puis, en 2003 de la Corse.
Du fait de ses fonctions, il est jury d’examen pour les passages de grades ceinture noire et examinateur pour le brevet d’état d’éducateur sportif.
Parallèlement, Christian Mouza enrichit sa pratique en étudiant le Chanbara. Après de nombreux stages et un entrainement régulier, il obtiendra son 3ème dan de Chanbara en 2004.
A plusieurs reprises, Christian Mouza s’est rendu au Japon pour améliorer ses connaissances.
Aujourd’hui, Christian Mouza se consacre pleinement à l’enseignement de l’Aïkido. Il dispense des cours dans divers clubs et anime de nombreux stages adulte et enfant en France et à l’étranger.
Voir les 31 vidéos de son site en suivant le lien en cliquant sur la miniature
17/01/2014
MINORU MOCHIZUKI
MINORU MOCHIZUKI
Né le 11 avril 1907 d'une famille de Samouraïs, Minoru Mochizuki Shihan a commencé à étudier le Judo à l'âge de 6 ans à la suite d'un déménagement de sa famille à Tokyo. Il s'est éventuellement retrouvé dans le dojo du maître Tokusanbo, le Kendokan, où il pratiquait le Judo. Dans cette même période, il a aussi pratiqué du Gyokushinryu Jujutsu avec Sanjuro Öshiam et du Kenjutsu avec un ex-samouraï. En 1926, il s'est inscrit au Kodokan, dojo de Jigoro Kano Shihan. Il est rapidement devenu un disciple particulier de Kyuso Mifune (10e dan de Judo) à tel point qu'il demeurait chez lui.
C'était un temps de pleine expansion pour le Kodokan. Kano Shihan encourageait ses élèves à étudier d'autres disciplines. À cette époque, Minoru Mochizuki Shihan commença l'étude du Katori Shintoryu (entre autres : le Iaï, le Ken, le Bo, le Naginata), du Jujutsu avec Takaji Shimizu au Dojo Mumon et du Kendo au dojo Yushinkan avec Hakuko Nakayama Shihan. Voyant qu'il maîtrisait rapidement ces arts, Jigoro Kano Shihan l'a envoyé étudier au dojo Kobukan sous Morihei Ueshiba Soke. En plus de la tâche évidente d'en apprendre le plus qu'il pouvait, il devait aussi rapporter régulièrement à Kano Shihan un compte rendu de son entraînement et ses progrès.
Au cours de ces rapports et en écoutant les explications de son maître, ils en sont venus à discuter de la meilleure façon d'utiliser l'énergie physique et mentale. Mochizuki Shihan s'est souvenu du sutemi-waza du Gyokushinryu Jujutsu et trouva qu'il représentait parfaitement la façon d'atteindre ce but. Il s'est donc concentré à choisir les techniques de Judo, d'Aïkido et des nombreux autres arts martiaux qu'il avait étudiés pour en tirer celles qui représentaient le mieux les idées de Jigoro Kano. De là est né ce qu'il nomma le Yoseïkan Budo.
En novembre 1931, il a ouvert son propre dojo, le Yoseïkan, dans la ville de Shizuoka. Morihei Ueshiba Soke (fondateur) lui a attribué, en juin 1932, deux parchemins de Daïtoryu. Peu de temps après, il a vécu pendant cinq ans en Mongolie où il était instructeur des arts martiaux japonais et il a, à son tour, étudié les arts martiaux chinois.
Il fut le premier à enseigner l'Aïkido en Occident lors de son voyage en France comme instructeur de Judo en 1951. Il a ensuite été instructeur de Judo et d'Aïkido à Saigon, au Vietnam, en 1973. A partir de 1976, il a donné chaque année une lecture au Kodokan pour les élèves avancés. Il s'est aussi présenté à la deuxième "Démonstration de l'Amitié", tenue le 25 octobre 1986.
Il a longtemps demeuré à Shizuoka, au Japon, au-dessus de son dojo, le Yoseïkan. Il a ensuite vécu quelques années en France, avec son fils, près d'Aix-en-Provence où il est décédé en mai 2003.
A lui seul, il totalise plus d'une cinquantaine de grades dans différentes disciplines.
(Aïkido, Nihon jujutsu, Judo, Katori Shinto ryu, Iaïdo, Karaté, Kendo)
Interview de Minoru Mochizuki, 1ère partie
Interview de Minoru Mochizuki, 2ème partie
Interview de Minoru Mochizuki, 3ème partie
....
bibliographie tirée du site de l'Association Canadienne d'Aïkido Mochizuki
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14/01/2014
TADESHI YAMASHIMA
Merci au site TEN CHI BUDOKAN pour la biographie de
Yamashima Tadeshi Senseï repostée ci-dessous :
cliquer sur le lien pour voir ce site
Takeshi Yamashima Senseï est né au Japon le 12 Septembre 1942. Il a commencé son parcours dans les arts martiaux dès sa « prime » jeunesse par l’étude et la pratique de la lutte et du Sumo car après la deuxième guerre mondiale, les distractions et les activités sportives étaient rares au Japon et parmi les « jeux » de l’époque dispensés à l’école, la lutte et le Sumo étaient prédominants.
Il a aussi beaucoup pratiqué le Kendo lorsqu’il était au lycée.
Yamashima Senseï a débuté l’Aïkido à l’âge de 18 ans à l’université avec les maitres Yamada et Arikawa.
Il a connu et a également pratiqué avec O Senseï Morihei Ueshiba (le créateur de l’Aïkido) pendant 8 ans, puis à la mort de O Senseï, il a suivi les cours d’autres grands Maîtres comme Seigo Yamaguchi Senseï (dont il a été de nombreuses années « Uke »), Saotome Senseï; Osawa Senseï et enfin Masuda Senseï.
Yamashima Senseï enseigne aujourd’hui à Tokyo dans un dojo situé dans le quartier de Chiyoda (au centre de Tokyo) ainsi qu’au rez-de-chaussée de son domicile aménagé en dojo où de nombreux élèves Japonais et étrangers suivent son enseignement et pour certains d’entre eux depuis plus de 30 ans.
C’est en novembre 2002 qu’il est venu pour la 1ère fois en France pour diriger une série de stages tout d’abord à Marseille puis à Rosny-sous-Bois (93) et enfin à Bordeaux. Depuis, à l’invitation d’Alain Guerrier, Philippe Grangé et José Laroncelle, il nous rend visite chaque année.
Yamashima Senseï est également invité pour diriger des stages internationaux dans d’autres pays notamment en Angleterre, aux États-Unis, à Hawaï, en Suisse, en Hollande, en Suède…
il existe une interview de Yamashima Senseï faite pour "aïkido journal" par Stéphane Benedetti
Il nous parle du relâchement, du travail des hanches... de tout le corps, du lien avec le sabre du Shinkage Yagyu Ryu... A lire !
cliquer sur l'image pour ouvrir le fichier pdf
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13/01/2014
SEISEKI ABE
POUR FAIRE SUITE AU SHODO
Seiseki Abe est né en mars 1915 à Osaka, au Japon.
Il a commencé la voie de la calligraphie ou Shodo avec son père professeur des écoles et calligraphe, en 1934 alors qu'il avait 19 ans. En 1948, il devient professeur de shodo à Osaka. Sa maîtrise du shodo se heurta à un point invisible à l’œil nu pour le néophyte mais primordiale dans la progression intérieure, la profondeur du trait. C'est l'une des qualités qui donne vie à une œuvre calligraphique. Elle peut être considérée comme le cœur et l'âme de la calligraphie japonaise.
Cherchant à investir cette profondeur, il rencontra Kenzo Futaki qui explorait la puissance du misogi. C'était un docteur en médecine et un étudiant d'avant-guerre de Morihei Ueshiba. Il rejoignit donc Misogi no Renseikai (Association de Développement du Misogi). Après peu de temps, cela lui permit de changer son attitude et surtout sa perception de sa calligraphie. C'est à cette époque que Futaki Senseï lui a recommandé de se mettre à la pratique de l’aïkido.
En 1952, Bansen Tanaka [1912-1988] a ouvert un dojo d'aïkido à Osaka. Le lendemain de l'ouverture du dojo, Seiseki Abe remarqua le nom de "Tsunemori Ueshiba" sur le panneau de porte. Connaissant Tanaka mais ne sachant pas qu'il pratiquait l'aïkido, il entra et vit O Senseï pour la première fois. Il se présenta comme un étudiant du docteur Futaki et O Senseï s'intéressa à lui et l'accepta comme étudiant. Abe fut frappé par les similitudes de respiration entre aïkido, shodo et misogi.
Il avait déjà remarqué chez son père le va et vient de sa respiration lors du Shodo.Comme Abe Senseï l'a exprimé lors d'une entrevue : '' Même maintenant, je me souviens de la façon éclatante de la respiration de mon père et il m'a fait une très forte impression, pas seulement l'écriture des lettres, mais le pouvoir de la respiration sur les caractères de l'écriture''.
En 1954, Seiseki Abe a accompagné Morihei Senseï à Shingu pour y assister à l’ouverture du dojo de Michio Hikitsuchi. Le séjour dura un mois, et comme Morihei Senseï détestait voir les gens ne rien faire, il demanda à Seiseki Abe d’enseigner la calligraphie entre les cours d’aïkido. Morihei Senseï le regardait enseigner et petit à petit, il s’y intéressa lui-même. Après ce séjour, O Senseï commença a pratiquer la calligraphie avec Abe Senseï.
calligraphie de O Senseï de la collection de Seiseki Abe
Pendant les dix dernières années de sa vie, O Senseï est venu chaque mois habiter chez Abe Senseï et a enseigné l'Aïkido au dojo qu'Abe Senseï avait construit pour lui. O Senseï a reconnu aussi le rapport des arts martiaux et de la calligraphie, il a donc commencé à étudier la calligraphie sous la direction d'Abe Senseï.
Voici un petit extrait :
Avez-vous commencé votre carrière en aïkido en tant qu’uchideshi ?
Oui, d’une certaine manière, mais en fait c’était Morihei Senseï qui venait chez moi - pour pratiquer la calligraphie comme je l’ai dit - plutôt que l’inverse. Cela me mettait dans la situation assez inhabituelle d’être un uchideshi dans ma propre maison ! Nous avions une chambre à l’écart spécialement pour lui et c’est là que nous avons développé notre relation élève-professeur. Néanmoins, c’était vraiment une relation élève-professeur à l’ancienne basée sur l’esprit strict du bushido. La discipline n’était pas imposée, cependant, mais trouvait son origine dans les attitudes et le comportement qu’adopte naturellement tout uchideshi souhaitant servir son professeur. C’est vraiment la seule manière pour réellement saisir et absorber le “kokyu” de votre professeur. Vivre sous le même toit que votre professeur vingt-quatre heures sur vingt-quatre vous donne accès non seulement à ses connaissances techniques, mais aussi à une compréhension de la manière dont il vit et respire, son style de vie et ses rythmes. C’est un moyen de développer et discipliner votre ki, et par la suite de connaître toutes les facettes de votre professeur. Morihei Senseï venait pendant des période de sept à dix jours à la fois, et être aussi proche de son quotidien pendant des périodes si longues était une expérience vraiment incroyable et précieuse.
Par exemple, en préparant le thé, je devais sentir ou estimer sa soif et ajuster la température en conséquence. Ou en préparant son bain, je devais faire très attention à ajuster précisément la température de l’eau - pas simplement en mettant ma main dedans pour tester directement -, mais en prélevant un peu d’eau dans un seau et en me basant là-dessus. Si je mettais ma main directement, ma peau aurait répandu un petit peu d’huile corporelle dans l’eau et d’une manière ou d’une autre, il l’aurait su. En d’autres termes, servir son professeur signifie être attentif et consciencieux et faire les choses proprement et convenablement, sans prendre de raccourcis. Même en dormant dans une pièce adjacente, ma respiration devait s’accorder à la sienne à tout moment. De telles expériences constituent le côté stupéfiant du rôle d’uchideshi.
Après la mort de Ueshiba en 1969, Abe a continué à enseigner à la fois le shodo et l'aïkido à son dojo à Osaka.
Seiseki Abe s’éteint le 18 Mai 2011, à l'âge de 96 ans.
entretien avec Léo Tamaki :
Abe Seïseki
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12/01/2014
SHODO
Fukiko Sunadomari avec O Senseï
Le Shodo est l'art de la calligraphie. C'est un Do, une voie,
comme la voie du thé, appelée aussi chanoyu sadō ou chadō ;
ou l'art de l'arrangement floral nommé Kado ou Ikebana
tout comme l’Aïkido et les autres Arts Martiaux.
Le but recherché n'est pas l'apparence du résultat mais la transformation de l'être humain, la révélation de sa véritable nature sans artifice.
Au Japon, la calligraphie est enseignée dès l'école primaire et fait partie du cursus normal. Le Shodo fait partie du quotidien et bon nombre d'adultes pratiquent cet art et recherchent le geste juste tout comme nous dans l’Aïkido.
Le matériel utilisé se compose ainsi :
Fudé - Pinceau
Kami - Papier
Sumi - Bâton à encre / Bokujû - bouteille à encre
Suzuri - Encrier
Le style carré (Kaisho) de l'écriture kanji est rarement utilisé dans la vie quotidienne.Les styles semi cursive (gyosho) et cursive (sosho) plus déliés et fluides sont plus utilisés.
On remarque bien la différence de style plus rigoureux, précis et carré pour le kaisho, un peu plus libre, doux pour le goshyo et enfin très fluide, envolé pour le sosho.
Le style sosho démontre une écriture plus dynamique, plus rapide, semblable à notre écriture rapide de tous les jours.
Les kanjis sont les caractères empruntés à l'ethnie Hàn chinoise et utilisés en langue japonaise. Elle a donc son origine en Chine.
POUR ALLER PLUS LOIN CLIQUER SUR LA CALLIGRAPHIE
CI-DESSOUS.
Aïkido calligraphie de O Senseï
"Le degré d’épaisseur ou de finesse du trait est une qualité relativement évidente qui détermine si une ligne porte le niveau d’énergie ou de vigueur désiré, mais des qualités comme la profondeur (et aussi la “hauteur”) sont invisibles et donc beaucoup plus insaisissables. C'est cette épaisseur qui donne vie, corps et âme à la calligraphie.
"Le véritable shodo est kokyu. L'essence de la brosse se trouve dans les choses que l'œil ne peut voir. C'est-à-dire, dans le kokyu." SEISEKI ABE SENSEÏ.
Pour Seiseki Abe, la production actuelle tend à perdre en partie ce qui en faisait la force, l'impalpable et le kokkyu manque de plus en plus ." Récemment, le shodo moderne a dégénéré dans le domaine du visible - pinceau simple, léger de la main et sans âme ni technique. Le vrai sens de la calligraphie japonaise a été perdu. C'est une véritable honte."
calligraphie de Morihei Ueshiba
« La vraie victoire est la victoire sur soi-même, victoire à la vitesse de la lumière, qui devient divinement Takemusu ».
09/01/2014
UKEMI
L'ukemi en aïkido est plus qu'une chute, elle n'est pas accidentelle mais liée à une projection ou à une esquive d'atemi.
Même pour le débutant qui essaie de dominer sa peur face au gouffre qui s'ouvre devant lui lors des premières séances d'initiations aux chutes, il vaut toujours mieux regarder vers l'arrière : d'une part on se positionne mieux et d'autre part, on diminue le stress de la chute.
De plus, la chute permet de s'extirper d'une situation dangereuse en préservant son intégrité physique.
Ce n'est pas une fuite, mais une chance de pouvoir revenir dans l'action, de récupérer de la distance, de pouvoir poursuivre l'action de tori par un kaeshi waza, selon Olivier Gaurin.
L'ukemi est donc la façon de recevoir à travers le corps, ce n'est pas un acte passif.
Un bon ukemi reflète toujours une bonne pratique
(du moins dans la majorité des cas).
PHILIPPE GOUTTARD nous dévoile ses réflexions sur l'ukemi
Ukemi, par Suga Toshiro