30/04/2014
KISSHOMARU UESHIBA
Réaliser une biographie de Kisshomaru Ueshiba est un long travail de recherche, mais permet de diffuser l'histoire de l’Aïkido au plus grand nombre.
Les documents sont nombreux et en faire une synthèse est un travail fastidieux.
Je vous propose cette biographie de Guillaume Erard, très bien construite, complète avec des photos d'archives... Bravo !
Biographie de Kisshomaru Ueshiba, Second Doshu de l’Aïkido
Écrit par : Guillaume Erard
Kisshomaru Ueshiba - Photos
Sur le site "Fudoshinkan", je vous propose de voir une multitude de photos d'archives dont beaucoup sont très rares.
Le nouveau site est à cette adresse : http://fudoshinkan.eu/
Cliquer sur la photo ci-dessous pour accéder à une cinquantaine de photos de Kisshomaru Ueshiba.
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29/04/2014
HIROSHI TADA
C'est sur cette vidéo de TADA Senseï que je suis tombé en recherchant un lien pour cette note sur l'article de Léo TAMAKI à propos de ce Maître. Je vous le propose donc via son site
Pour lire l'article cliquer sur la photo ci-dessous.
Comment croire qu'Hiroshi TADA a plus de 80 ans en visionnant cette vidéo, tellement l'énergie, la mobilité et sa présence imprègnent sa prestation !
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28/04/2014
Stéphane BENEDETTI
Stéphane BENEDETTI est né en 1951.
Il débute le Judo l’âge de cinq ans et découvre l'Aïkido en 1966 sous la direction de Asaï Katsuaki Shihan lors d’un stage de Judo en Allemagne. Sa rencontre avec Nakazono et Tamura Shihan l’été de cette même année sera déterminante.
Orientaliste, il fit des études de Japonais, Chinois, Sanscrit et historien des religions de formation, il a vécu neuf ans au Japon où il a étudié sous la direction de Nonaka Shihan à Miyazaki et de Kobayashi Shihan à Osaka. Il a eu la chance et le plaisir d’assister et de traduire Arikawa Sadateru Shihan durant ses séjours en Europe et a, par-dessus tout, longtemps pratiqué aux côtés de Tamura Shihan dont il a traduit et édité les livres.
Aujourd’hui installé à Barcelone, il voyage et enseigne l’Aïkido dans toute l’Europe et dans les pays de l’ex-Union Soviétique. Conseiller Technique de la Fédération Eurasiatique d’Aïkido (Saint-Pétersbourg), de la Fédération Kalmouke d’Aïkido et de la Fédération Ukrainienne d’Aïkido, enseignant au Bolchoï de Moscou, il est le fondateur du MUTOKUKAI EUROPE, une Amicale formée de ses élèves et amis Aïkidokas d’Europe.
Il es actuellement 7° Dan Shihan
ENTRETIEN AVEC Stéphane BENEDETTI AÏKIDO JOURNAL 2004
Cliquer sur la photo ci-dessous
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27/04/2014
TAMURA NOBUYOSHI
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26/04/2014
ALAIN GUERRIER
Alain Guerrier est né en 1940. Il commence la pratique des arts martiaux par le Judo avec Jean Zin à Marseille au Judo Club de Provence, de 1956 à 1959. Il commence l'étude de l'Aïkido par un stage donné par Tadashi ABE au Judo Club de Provence, stage de dix jours. Puis au départ de Tadashi ABE, il suivit NORO Senseï qui le remplaçait. Ensuite Maître NAKAZONO vient à Marseille et y resta deux ans jusqu'à l'arrivée de Tamura Senseï en 1964. Avec Roberto Arnulfo, il pratiqua assidument l'enseignement de TAMURA Nobuyoshi, deux fois par semaine le matin et quatre fois le soir, le suivant partout lors de ses déplacements pour enseigner, à Marignane, à Aix-en-Provence... En 1969, il partit pour le Japon afin d'étudier avec O Senseï. Malheureusement, il ne le vit pas car O Senseï décéda une semaine après son arrivée. Il resta huit mois la première fois en donnant en parallèle des cours de français. Un an plus tard, il retourna au Japon et y resta quatre années jusqu'en 1974. Il y retourne régulièrement plus mois par an. A l'Aïkikaï, il pratiqua avec les maîtres Seigo YAMAGUCHI, Mitsugi SAOTOME et Kisaburo OSAWA et bien sûr, assista aux cours du matin avec Kisshomaru UESHIBA.
Il enseigne aujourd’hui à Fréjus (83). Il est membre du collège technique de la FFAAA ; il a le grade de 7ème Dan et dirige de nombreux stages.
Il est également cinéaste et a tourné plusieurs documentaires :
"La Provence des Phocéens aux Félibres", "La Réunion depuis Colbert", "Les Décors de Giono", "La Route du Sel d'Hyères à Turin"
Le Japon: "Des Aïnous aux Japonais", "La Fleur du Cerisier", "Artisanat et Fêtes Traditionnelles Provence Japon"
Napoléon : "De l'Ile d'Elbe à Grenoble, de bivouac en bivouac"
L'Aïkido : "Origine et Transmission", "La Référence des Mouvements de Base", "La Science du Mouvement"
Les Budo (Kempo, Ko-budo, Karate, Judo, Kyudo, Kendo, Aïkido) : "Bushido, l’Éducation par le Geste"
Les films sur l'Aïkido et "Bushido" seuls sont en vente en DVD, les autres étant présentés dans le cadre de ciné-conférences organisées dans les Lycées, Collèges, Maisons de Retraite, Salles des Fêtes, Centres de Vacances, Médiathèques et Offices de Tourisme.
Site : www.alain-guerrier.fr
LIRE CET ENTRETIEN D'ALAIN GUERRIER POUR LE MAGAZINE AÏKIDO-JOURNAL 2005
POUR EN SAVOIR PLUS SUR SES DÉBUTS
CLIQUER SUR L'IMAGE POUR ACCÉDER A L'ARTICLE
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25/04/2014
YABUSAME
VOIR CE LIEN SUR LE YABUSAME EN CLIQUANT SUR LA PHOTO ci-dessous
Lire également cet article de tsubaki journal sur ce lien
Deux écoles : la Takeda ryu et la Ogasawara ryu sur le même lien.
Art martial japonais, le Yabusame pratiqué par le samouraï Freppel Jean-Claude
DOCUMENT ina.fr
24/04/2014
KAMAKURA FESTIVAL
Cliquer pour agrandir les photos
Kamakura est une petite ville au sud-ouest de Tokyo sur la péninsule de Miura. Elle a été la capitale du Japon de 1192 à 1333. Kamakura est surtout connue pour sa statue géante de Bouddha. Le Kamakura Matsuri a lieu le deuxième et le troisième dimanche d'avril. Tsurugaoka Hachimangu est un sanctuaire historique et un symbole de Kamakura.
Maiden Hall, Tsurugaoka Hachimangu Shrine, Kamakura
Au cours du festival qui a lieu dans ce sanctuaire, il y a des défilés de mikoshi (les sanctuaires portables) et des groupes musicaux.
Les principales attractions sont la danse Shizuka no mai , dont une représentation est donnée au Sanctuaire Tsurugaoka Hachimangu le deuxième dimanche d'avril. La danse Shizuka no mai est jouée sur une scène dédiée aux danses rituelles.
Elle reproduit l'épisode historique de la princesse Shizuka, maîtresse de
Minamoto no Yoshitsune, un maître de danse et demi-frère du Shogun Minamotono-Yoritomo.
A cause du désaccord entre ces deux hommes, Shizuka-Gozen a fui vers Kyoto mais a été prise et escortée à Kamakura. Comme sa danse était très appréciée à Kyoto, le shogun Yoritomo et sa femme Hojo-Masako lui ont commandé de danser devant eux. Après avoir refusé plusieurs fois, elle a enfin accepté.
Elle a dansé en chantant son amour pour Yoshitsune. En dépit de sa situation pour le moins critique, la danse de la princesse Shizuka débordait de passion pour Yoshitsune, ce qui provoqua la colère du Shogun. Mais sa femme Masako a éprouvé de la sympathie pour son chant et a beaucoup admiré sa danse.
Elle exprimait par ses mouvements son amour pour le seigneur de guerre Minamoto-no-Yoshitsune (1159 - 1189).
Malgré sa relation avec Yoshitsune, elle fut forcée de l'abandonner et fut faite captive par Minamoto-no-Yorimoto (1147 - 1199). Shizuka fut emprisonnée et ses enfants furent assassinés.
By Kuniyoshi Utagawa 1797-1861 - Benkei (left), Shizuka Gozen and Yoshitsune
Le troisième dimanche d'avril a lieu la deuxième partie du festival avec comme attraction principale le Yabusame.
Le Yabusame est l'art du tir à l'arc à cheval. Monté sur un cheval galopant sur une piste de 200 mètres de long, l'archer décoche une flèche sur sa cible. Ce type de tir à l'arc est apparu au début de l'époque de Kamakura. Le shogun Minamoto no Yoritomo s'inquiétait des lacunes de ses samouraïs au tir à l'arc. Il organisa donc le Yabusame comme une forme d'entraînement... Un autre grand Yabusame a également lieu en septembre.
23/04/2014
ITSUO TSUDA
Itsuo Tsuda est né en 1914, en Corée du Sud. Sa famille d'industriels aisés ne correspond pas à sa vision de la vie ; il décide donc de partir et de vivre une vie de bohème. Il finit par se réconcilier avec sa famille et part faire des études en France en 1934. Il s'inscrit à la Sorbonne et suit les cours de Marcel Granet (Sinologue), et de Marcel Mauss (Sociologue et Anthropologue). Ces deux Maîtres à penser lui ont appris à ne pas croire toutes les informations mais à déchiffrer et comprendre les faits en n'hésitant pas à remettre en doute les valeurs établies pour faire la lumière par sa propre réflexion. Il étudie avec eux jusqu'en 1940, date à laquelle il est mobilisé pour la guerre, et rentre au Japon.
Dès 1950, Itsuo Tsuda va étudier la récitation du Nô avec Maître Kanze Kasetsu. A l'époque, il travaille pour Air-France à Tokyo,en tant qu’interprète.
Vers l'âge de trente ans, Itsuo Tsuda débute le seitaï avec Maître Haruchika Noguchi, formation qui dura une vingtaine d'années. Noguchi était autodidacte ; il découvrit que le corps peut inconsciemment se régénérer, se réajuster plus précisément et ceci sans effort conscient grâce à ce que les médecins appellent le système extra-pyramidal qui court-circuite le système nerveux volontaire.
Noguchi a formulé « Zensei Kun », préceptes de la vie pleine qui permettront de comprendre mieux sa pensée.
Maître Haruchika Noguchi avec Itsuo Tsuda
Zensei Kun
« Ceux qui vivent, meurent un jour. On vit parce qu’on meurt. Mais il ne s’agit pas de mourir un jour : à chaque instant, on s’achemine vers la mort. On a beau rire ou pleurer, n’empêche qu’on est en train de mourir. On appelle « vie », ce fait d’avancer à chaque pas vers la mort.
Il y a ceux qui vivent chaque instant, et d’autres qui meurent chaque instant.
Ceux qui s’acharnent à acquérir les avantages matériels, sont en train de mourir, ce sont les avantages matériels qui vivent à leur place.
Il en est de même avec ceux qui sont prisonniers de leur connaissance, esclaves des règles imposées, ou ceux qui, trop soucieux d’éloges ou de critiques, s’inquiètent du regard des autres.
Vivre vraiment dans cette vie où l’on est en train de mourir, c’est la voie de la vie pleine. »
Il découvre l’Aïkido,en servant d'interprète à André Nocquet qui se rendait à l'Aïkikaï en tant qu'uchi-deshi.
Il a quarante-cinq ans quand il rencontre Maître Ueshiba, le fondateur de l'Aïkido, dont il sera l'élève jusqu'à la mort de celui-ci en 1969. Il étudie dix ans avec O Senseï.
O Senseï et Itsuo Tsuda au second plan
Après la mort de Morihei Ueshiba et de son père, il stoppe son travail et retourne à Paris. Il fait la connaissance également du Maître Zen Taisen DESHIMARU.
Dans les années 70, il il parcourt l'Europe afin de faire connaître son approche où il associe la pratique du mouvement régénérateur" Katsugen undo" à la pratique de l’Aïkido à travers la respiration et l’énergie intérieure. Comme durant sa propre formation à la Sorbonne, Tsuda Senseï incite ses élèves à faire leur propre recherche, à être le propre maître de leur parcours, en vérifiant par eux-mêmes les inter-actions de leurs expériences.
Maître Tsuda a choisi le nom de l’École de la Respiration, en essayant de traduire l'idée du ki.
Maître méconnu, écrivain et philosophe, il publie en 1973 son premier livre Le Non-Faire au Courrier du Livre, suivi par huit autres.
Itsuo TSUDA décède le 10 mars 1984 à Paris, à l’âge de 70 ans.
LIVRES D'ITSUO TSUDA EN CLIQUANT SUR LA PHOTO
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22/04/2014
HIROSHI KATO
photo:http://www.photoblog.com/bajingluncat/2008/01/28/gasuku-institut-aikido-indonesia.html
Hiroshi Kato est né à Tokyo en 1935. Il a commencé l’Aïkido en 1954 au Hombu Dojo en bénéficiant d'une introduction à l'Aïkikaï par sa mère qui avait une connaissance dans le milieu du Shinto proche de O Senseï. En 1954, ils étaient moins de dix à pratiquer dans le Dojo, le soir. Ce n'est que lorsque Nobuyoshi Tamura partit pour la France qu'il servit de uke à O Senseï.
Il travaillait la journée dans une imprimerie et s'entraînait le restant de la journée. Il a beaucoup pratiqué avec Tamura Senseï.
En 1965, un groupe de pratique informelle nommé Yagyu-kai a été créé sous sa direction.
En 1987, il a ouvert un dojo" Suginami Aïkikaï", tout en continuant à pratiquer à l'Aïkikaï.
A la retraite, il se consacre pleinement à l’Aïkido et peut enfin parcourir le monde pour dispenser sa vision de son enseignement auprès d'O Senseï. Il commence à enseigner aux États-Unis, ainsi qu'au Mexique.
Il a pratiqué plus de 52 ans à l'Aïkikaï. Hiroshi Kato a reçu ses grades jusqu'au 6° Dan de O Senseï puis le 7° et 8° Dan de Kisshomaru Ueshiba.
Hiroshi Kato Senseï est décédé le 2 Décembre 2012.
interview de Léo Tamaki :
Interview Kato Hiroshi, le pilier de l'Aïkikaï
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21/04/2014
SHIN-GI-TAÏ... Franck Noël
CETTE RÉFLEXION DE FRANCK NOËL EST TIRÉE DE SON SITE
Shin-Gi-Taï
Comment appeler cela ? Une trilogie, un triptyque, un trio ? On ne sait. Peu importe d’ailleurs.
Shin-Gi-Taï : le mental, la technique et le corps comme trois pôles indispensables et indissociables du caractère performant d’une action dans le domaine martial ou sportif. Ou, comment une action, pour parvenir à son plus haut degré d’efficience doit réunir en elle le summum de ces trois dimensions.
On ne peut qu’adhérer spontanément à cette analyse et probablement même être tenté de l’appliquer à d’autres domaines encore (disciplines artistiques, politique, monde des affaires...). Cependant, comme c’est toujours le cas avec les évidences, les choses se compliquent singulièrement dès lors qu’on essaye de les affiner.
Où situer les frontières entre ces trois concepts ? Quelle est la nature des qualités ou compétences requises pour chacun d’entre eux ? Y a-t-il une hiérarchie entre eux ? Comment fonctionnent les interactions de l’un à l’autre ? Car il faut bien un corps pour donner vie à une technique et il faut bien une image mentale de ladite technique et une volonté (ou un non-vouloir) pour la mettre en œuvre. Ce mental est-il détermination, concentration sereine ou écoute attentive ? Est-il tourné vers soi ou vers l’autre ? Et quand on parle de capacité physique, s’agit-il de quantitatif (puissance, résistance) ou de qualitatif (coordination, perception, adaptation) ? Et ce qualitatif n’est il pas déjà de la technique ? Car “technique” désigne certes “les” techniques, les schémas techniques, mais aussi “la” technique, c’est-à-dire la capacité à faire vivre ces schémas ou à en créer, en improviser, d’autres.
On le voit, les questions sont nombreuses et on peut être tenté de n’y apporter qu’une réponse laconique du type “tout est dans tout” qui ne fait guère avancer les choses même si elle est bien difficile à réfuter.
Toutefois, avant de tenter d’avancer davantage n’est-il sans doute pas superflu de re-situer notre interrogation plus précisément dans le domaine de l’aïkido :
. Il n’est pas question ici de performance, mais plutôt de pertinence ou d’adéquation.
. Pas question non plus d’échéance où il faudrait plus que jamais répondre présent mais plutôt d’une attention de tous les instants couplée à un désir (une obligation ?) de progression ou d’évolution (le “Do”).
. Enfin, nous nous situons dans le cadre d’un échange avec le partenaire et au sein d’un groupe et non dans la perspective d’une seule affirmation de soi.
Ces caractéristiques de notre discipline donnent donc à toutes les questions que nous avons posées une orientation sensiblement différente de ce qu’un sport impliquerait. Pour autant, elles gardent toute leur pertinence dans la perspective d’éducation globale de la personne et du groupe qui doit être celle du pratiquant comme de l’enseignant.
Peut-on faire usage de ce concept dans notre pratique quotidienne, et, si oui, comment le reformuler de manière plus utilisable et plus cohérente avec notre propos ?
Bien sûr, nous n’avons pas ici la prétention (le pourrait-on d’ailleurs ?) de livrer un guide exhaustif du bon usage de la trilogie Shin-Gi-Taï, mais simplement de pointer du doigt un certain nombre de problèmes concrets qui lui sont inhérents et d’aider à en prendre conscience.
Prenons quelques exemples.
Considérons la respiration. Certains enseignants en parlent peu ou pas, d’autres exploitent et développent ce thème, mais... tous respirent 24 h sur 24. Si on veut avancer dans ce domaine, faut-il rechercher une technique respiratoire ? Un état mental ? Un processus physique ? La respiration adéquate sera-t-elle maîtrisée et commandée pour s’appliquer à chacune des phases du mouvement en permettant à celui-ci d’être plein et total ? Ou au contraire sera-ce une respiration qui s’oublie, qui coule sans qu’on y pense et s’adapte aux besoins du mouvement ? Va-t-elle permettre relâchement et disponibilité ou sera-t-elle au contraire conséquence de ce relâchement ?
Les mêmes questions se posent d’ailleurs pour le relâchement même (technique, état physique ou état mental ?). Une technique affûtée permettra-t-elle de se relâcher ou est-ce à l’inverse le relâchement qui permettra l’adéquation ? Peut-on concilier relâchement et puissance ? Et s’agira-t-il alors de technique ou de physique ?
Tout cela n’est pas qu’arguties. Ces questions sont concrètes pour l’enseignant qui doit bien fourbir et fournir des outils, qui doit choisir un ordre et un angle d’attaque pour aborder ces notions. Comment, par exemple, répondre à la question : “que dois-je faire pour me relâcher ?” (Qui laisse à penser que le relâchement est une technique que l’on peut donc s’accaparer). Vous avez le choix entre : “pratique et ça viendra”, “penses-y à chaque instant “ et “fais des exercices de relaxation”... ou d’autres solutions encore dont aucune n’est vraiment satisfaisante.
D’autres domaines sont tout aussi difficiles à démêler, comme par exemple les liens qui unissent le centrage (l’unité du corps), l’équilibre, la concentration et la sérénité dont on sent bien qu’ils participent d’un même paradigme. Mais par où commencer ? Faut-il aller du mental (tranquillité d’esprit) vers le physique (unité du corps) via un élément technique (centrage) ou l’inverse ? L’expérience comme l’intuition nous conseillent, bien sûr, de varier les approches, de faire des aller-retours sur le chemin mais la réalité des processus d’acquisition reste bien mystérieuse.
Une question encore plus épineuse se pose quant à la contradiction qu’il faut bien admettre entre développement physique (Taï) et principe d’économie (Gi). D’une certaine manière, le but du Gi est de s’affranchir du Taï. Car l’économie est bien le sens et l’essence même de la recherche technique : parvenir au maximum d’effet avec le minimum d’effort. Dans toute situation, adopter la solution la plus simple, la plus légère, la moins coûteuse, non par esprit de facilité (encore que, pourquoi pas ?) mais pour garder en réserve le maximum de potentiel, pour garder grand ouvert l’éventail des possibles. Comment alors concilier ce concept avec l’acquisition d’un potentiel physique ? La question se pose à tous les instants de la pratique, à tous les instants de la relation entre Uke et Tori : choisir l’économie ou le développement de la puissance. L’économie va de pair avec l’adaptation, la perception, l’écoute, la lucidité. Nous sommes ici véritablement aux confins du mental, du technique et du physique, certes, mais du physique qualitatif... Et on ne sait plus trop comment y articuler le physique quantitatif auquel il faut pourtant bien accorder une place.
La réponse apportée à ce problème est souvent du type : ”commence d’abord par te forger un corps”. Fort bien, cela exprime un certain bon sens. Mais quel corps ? Un corps de Sumo, de marathonien ou d’homme serpent ? Et jusqu’à quand faudra-t-il continuer à essayer de développer de la puissance avant de chercher à pouvoir s’en passer ? Bien difficile de préciser davantage et on doit sans doute se contenter de dire que c’est l’affaire de chacun et que l’âge et l’expérience se chargeront de résoudre ce problème sans qu’il soit besoin d’y penser. Mais ce constat un peu désabusé n’est guère satisfaisant pour un enseignant...
Qui plus est, le Taï est encore porteur d’autres interrogations car, jusqu’à présent, nous n’avons parlé qu’en termes de “développement” ou d’ ”éducation”. Mais il faut bien aussi évoquer la “préservation”, l’ ”entretien” et la “jubilation”. Car il faut bien que le corps exulte pour rester motivé et qu’il reste en état de marche pour durer. Comment concilier toutes ces nécessités ? Quand et comment glisser du développement vers l’entretien ? Et n’y aurait-il pas là une clef pour répondre à la question précédente ?
Au travers de toutes ces interrogations, une constatation s’impose : ces trois concepts sont inextricablement liés et il serait vain de vouloir les utiliser de manière analytique, systématique ou selon une progression rigoureuse où s’enchaîneraient logiquement des relations de cause à effet.
Mais il ne faut sans doute pas pour autant rejeter en bloc ce trio qui nous avait séduit de prime abord par son évidence : considérons qu’il doit, modestement, remplir un rôle d’aide mémoire. Nous rappeler, à nous, pratiquants et enseignants, de faire porter notre exigence sur ces trois pôles dont, pour chacun, nous avons entr'aperçu la complexité. Nous inciter à manipuler alternativement ces trois leviers. Faire que notre souci de développement et de plénitude de la personne comme du groupe ne se focalise pas abusivement sur un seul aspect de la pratique et se donne ainsi plus de chance de globalité et donc de pérennité voire même d’universalité.
Nous avons bien conscience du fait qu’aucune véritable réponse n’a été apportée tout au long de ce texte même si, comme tout enseignant, l’auteur de ces lignes a, bien sûr, ses opinions, options et orientations.
Et sans doute est-ce aussi une caractéristique du “Do” de ne pas réclamer de réponses fermes et définitives à ses questions puisqu’elles sont justement le moteur qui nous tient en mouvement sur le chemin. Mais l’enseignant, le Senseï, a, lui, l’obligation de faire des choix à chaque instant, dans ce qu’il propose et ce qu’il expose. Choix qui sont, d’une certaine manière, autant d’éléments de réponse à la foule de questions qui planent dans l’air du Dojo. La responsabilité de son rôle est alors de ne pas oublier que ces éléments de réponse ne sont que provisoires et approximatifs et... de le laisser clairement entendre à ses ouailles.
Octobre 2009 Franck NOËL