Weboscope mesure d'audience, statistiques, ROI
Classement des meilleurs sites et positionnement

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : hokusai au grand palais

KAMADA HISAO

 

Kamada Hisao.PNG

 

Kamada Hisao est né en 1911 à Suhara, Yuasa-machi, Préfecture de Wakayama. Fils d’un adepte de la religion Omoto, il a découvert l’Aïkido avec Morihei Ueshiba en 1929, au Takanawa Sengakuji Dojo. A cette époque, O Sensei vivait dans une maison prêtée par un ami de l'Amiral Isamu Takeshita et la plus grande pièce était transformé en Dojo de quelques nattes.

 

3051251875_1_3_HlSHTKkH.jpg

Isamu Takeshita (1925)

 

Il était responsable des prières quotidiennes du matin devant l'autel Shinto dans la maison et le lieu saint du Dojo. Il préparait l'eau douce, le riz et le sel chaque jour. À ce moment-là, le neveu de Sensei, Yoichiro [Noriaki] Inoue, était deshi senior, et le jeune Kamada Hisao était trop jeune pour pratiquer, il regardait assis en seiza et massait les épaules de O Sensei le soir après la pratique. Puis plus tard, Morihei Ueshiba déménagea pour Wakamatsu-cho et créa le Kobukan. C'est à cette époque qu'il devint Uchideschi. Il y avait environ 80 nattes pour la pratique. Les uchideschis de cette période étaient : Ikkusai Iwata, Tsutomu Yukawa, Kaoru Funahashi, Zenzaburo Akazawa, Masaru Inoue, Hirota, Manago,
Ryosuke Suzuki, Kanshichi Hashiguchi de Kumamoto et quelques autres. Minoru Mochizuki et Aritoshi Murashige étaient également présents.
A cette époque, le système des Dans n'existait pas.

Il occupa aussi les fonctions diverses, entre autres des tâches administratives et comptables au Kodokan.

Lorsque que le Révérend Onisaburo Deguchi de la religion Omoto créa la  Dai Nippon Budo Senyokai, il quitta Tokyo et devint actif dans Budo Senyokai, à Kameoka et Takeda (où il était assistant et tenait des camps d'études pour d'éventuels Uchideshi).

En 1933, Kamata est entré dans le 6ème régiment de l'armée impériale de Wakayama. Après sa libération de l'armée en 1938, il a déménagé à Shanghai, où il est devenu un marchand de glace. Durant son séjour à Shanghai, il a également aidé Ikkusai IWATA qui exploitait un Dojo d'Aïkido.

Après la Seconde Guerre mondiale, Kamata vécu à Osaka et a travaillé comme marchand de maroquinerie. En 1977, il s'installe à ,ville dans la Préfecture de Nagano.

Il décéda en 1986 à l’âge de 75 ans.

Voir une autre biographie avec d'autres éléments en cliquant sur la photo ci-dessous

 

Kamada Hisao2.PNG

 

 

Lire la suite

11/03/2015 | Lien permanent

CONTES DES ARTS MARTIAUX...

 

SaitoAikidoVol2-0811.jpg

Morihei Ueshiba et Saito Morihiro Senseï

Une claire perception


Shôjû Rôjin dut, selon ses propres dires, attendre l'âge de cinquante-cinq ans pour parvenir à la continuité dans la "juste perception", la claire vision du clair esprit. Il attachait tellement d'importance à cela qu'il baptisa son ermitage "la cabane de la Juste Perception". Rares étaient les moines qui se risquaient à rencontrer ce vieil homme, héritier direct d'une très ancienne lignée, et devenu l'un des plus grands Maîtres du Japon. Certains guerriers, toutefois, n'hésitaient pas à faire appel à lui pour progresser dans l'éclaircissement de l'esprit. Un jour, quelques samouraïs pratiquaient la concentration zen en tirant au sabre devant le maître. Lorsqu'ils s'arrêtèrent pour reprendre haleine, l'un d'eux dit à l'ermite : "Pour ce qui est du principe, votre compréhension se relève bien supérieure à la nôtre, mais s'il s'agit de pratique, ne l'emportons-nous pas sur vous ?". Saisissant sur-le-champ cette opportunité, le vieux maître lança un défi aux samouraïs. Le guerrier fanfaronnant tendit au vieil homme un sabre en bois, mais le maître refusa, arguant du fait qu'un moine bouddhiste ne saurait brandir une arme, fût-elle en bois. Non, il ferait usage de son éventail, dont le support métallique suffirait amplement à sa défense. "Essayez donc de m'atteindre" lança le Maître, exhortant les samouraïs au combat.

b0287744_21103788.jpg

 

Les guerriers ne pouvaient refuser un tel défi. Empoignant leurs sabres, ils attaquèrent le vieil homme sous tous les angles. Mais à mesure que celui-ci faisait une démonstration virtuose de l'art de la défense, leur émerveillement grandissait - et diminuait d'autant leur vigueur ! Chaque coup était adroitement paré par l'éventail du maître, qui semblait attirer les sabres comme un aimant. Brisés de fatigue, les guerriers durent admettre que le vieil homme se relevait capable de transformer à volonté sa connaissance abstraite en action concrète. L'un d'eux demanda quel était son secret. "- Il n'y a là aucun mystère, répondit le vieux Maître, lorsque votre perception objective est claire, vous faites mouche à tous les
coups."

Lire la suite

24/08/2014 | Lien permanent

NISHIO SHOJI

 

aikido,montlucon asptt,nishio sensei

 

Shoji Nishio est né en 1927 à Aomori, au Nord de l'île principale de Honshū.

Il commença à pratiquer les arts martiaux par le Judo à 14 ans à Tokyo, puis le Karaté à 23 ans.

C'est son professeur de Karaté Toyosaku Sodeyama qui l'oriente vers Morihei Ueshiba en 1951. Il lui dit : " J'ai rencontré quelqu'un qui est comme un fantôme. Je ne pouvais pas le frapper ".

Shoji Nishio fut surpris qu'il y eut quelqu'un que même Sodeyama Senseï ne pouvait pas frapper.

""O Senseï dit à Sodeyama Toyosaku : «Vous pensez que vous pouvez me frapper, n'est-ce pas ?" Sodeyama répondit : "Oui."

O Senseï répondit alors : « Je vois, je vois. Frappez-moi. Je vais juste me promener. Si vous le pouvez,  frappez-moi ! "

Puis il commença à marcher autour de lui dans le dojo.

Sodeyama Senseï se sentait vexé. S'ils s'étaient affrontés face à face, il aurait été tout droit, mais O Senseï avait tourné le dos et avait commencé à marcher autour de l'invité.

Sodeyama Senseï pensa : " Quelle sorte d'enfer ce vieil homme est-il !". Il se leva brusquement et tenta de frapper O Senseï.

Mais O Senseï se retourna et dit : " Qu'est-ce qui ne va pas ?"

Sodeyama Senseï arrêta son geste de frapper avec sa main prête à mi-hauteur. En un clin d'œil, il y eut une distance entre eux. Il essaya de le frapper à nouveau.

Ensuite, O Senseï répéta : «Quel est le problème?"

Il ne pouvait pas le frapper.

Puis Sodeyama Senseï réalisa qu'il avait rencontré un grand Senseï. Il donna tout le crédit à O Senseï en disant : " J'abandonne ! "

 

C'était Sodeyama Senseï qui m'avait dit d'aller voir O Senseï et donc j'y suis allé. C'était autour de 1951. Quoi qu'il en soit, je suis allé voir l'Aïkido et j'ai immédiatement rejoint le dojo. On m'a dit d'aller voir, mais j'y suis resté.""


Un fait important pour Nishio Senseï relaté dans une interview dans Aïkido Journal en 1984 dit ceci :


"Quand Kochi Tohei revint de Hawaï, il ramena un manteau en cuir, ce qui était extrêmement rare à cette période... Un jour, il fut volé.

Tohei Senseï était très énervé mais O Senseï lui dit que cela était de sa faute !


Après la pratique, je suis allé voir O Senseï et j'ai dit: «O Senseï !".

Il a dit : "Oui !"

J'ai demandé : «Il y a quelques minutes lorsque Tohei Senseï avait son manteau volé, vous avez dit qu'il était le seul fautif. Pourquoi dites-vous cela ? "

Il répondit : « Vous ne comprenez pas pourquoi ? Ceux qui pratiquent le budo ne devraient pas avoir ce genre d'esprit (Kokoro). Il ne faut pas montrer des choses que les gens désirent avoir. Vous pouvez montrer des choses que vous pouvez donner, mais sinon, vous ne devriez pas. Pauvre homme, il a pris le manteau parce qu'il le voulait. Toutefois, en le prenant, il est devenu un voleur. C'est bien d'avoir un manteau volé, mais il en a fait un voleur. Voler, c'est une mauvaise chose, mais l'homme dont le manteau a été volé a commis le péché originel. Il a créé l'occasion d'une ouverture (Suki) chez l'homme. En budoka (art martial), c'est mauvais. "

J'ai été vraiment surpris de cette réponse et j'ai ainsi appris la profondeur de l'Aïkido. Pour dire la vérité, lorsque je pratiquais le judo, la maison de Mifune Senseï a été cambriolée deux fois en son absence. Ces incidents ont été consignés dans un magazine mensuel intitulé «Judo» publié par le Kodokan. Mifune Senseï a été cité comme disant : «La prochaine fois qu'il vole ma maison en ma présence, je vais l'attraper quoi qu'il arrive, même si je suis tué !" Un vieil homme, de près de soixante-dix a été dire qu'il allait rattraper son voleur même s'il pouvait être tué...
J'avais été vraiment impressionné par la réaction de Mifune Senseï à ce moment-là.

Cependant, il y avait une grande différence entre les paroles d'O Senseï et les mots de Mifune Senseï. Ce dernier disait qu'il allait rattraper le voleur, même s'il pouvait être tué, et l'emmener à la police. Le premier disait que le voleur a pris parce qu'il le voulait et que le manteau devrait lui être laissé, que c'était la personne qui a été volée qui était en faute. Il y avait un monde de différence entre les deux esprits. Je pensais que même si l'on pratique le judo toute sa vie, on ne pouvait atteindre ce stade. D'autre part, je pensais que la profondeur de l'aïkido comme budo était grande.

C'est cet incident qui m'a fait arrêter mon entraînement de judo.

 

La façon de penser de O Senseï est apparue dans la pratique elle-même.

Il dit : " Il est faux d'utiliser les mots de gagner et perdre. Vous ne devriez pas penser en ces termes. "

Ses paroles ont été formidables.

Alors que nous continuons à vivre, je pense qu'il est important pour nous de digérer tous ses mots."

aikido,montlucon asptt,nishio sensei

 

8ème dan d'Aïkido.

Il débute avec O Senseï en 1951 et aura la chance de le côtoyer jusqu'à sa mort en 1969.





7ème dan de Iaido (nihon zendoku iaido fédération): il a étudié entre autres avec Me Shigenori Sano dans les Années 50 le muso-jikiden-eishin-ryu.

Il crée une nouvelle école : Aiki Toho Iaido. Il montre ainsi l'interdépendance entre le taï-jitsu et la pratique des armes.




6ème dan de Judo : (4ème dan en 1950 de l'école Mifune).

5ème dan de Karaté.

Il débute à la fin des années 40 avec Me Yasuhiro Konishi (1893-1983), fondateur du shindo-jinen-ryu, qu'il a lui même pratiqué plusieurs années avec O Senseï et Gichin Funakoshi.

Me Nishio a aussi pratiqué le Jodo (shino-muso-ryu) avec Me Takaji Shimizu (1896-1978) et Yari ou art de la lance (hozoin-ryu)

Me Nishio a des élèves en France, en Allemagne, en Suède et au Danemark, ainsi qu'aux États-Unis.

 


 

Nishio Shoji décède le 15 mars 2005 au Japon à son domicile.

 

Il publie un livre un an avant sa mort, "Yurusu Budo" (le Budo du pardon").

 

Entretien avec Shoji Nishio (1984), Partie 1

 

 

Entretien avec Shoji Nishio (1984), Partie 2

 




Lire la suite

25/11/2013 | Lien permanent

RENE TROGNON

rené Trognon.jpg

René TROGNON est né en 1939 en France.

Il débute l’Aïkido en 1959.

Il est 1er Dan en 1986.

1er club à Épinal en 1964, puis à Charmes.

Il est vice-président de la FFLAB, dont le directeur technique est Tamura Sensei, de 1982 à 1985,

puis de la FFAB (même fédération, mais sans le L de "libre")  de 1985 à 1990.

Il est président de la Ligue Lorraine de 1990 à 1994

Diplômé d’État BEE 2°degré

• 6ème dan en 1986


7ème Dan en 2008


Chargé d'Enseignement National FFAB - Commission Séniors Grands Débutants



 

 

 

Pratiquer l’Aïkido au 3ème millénaire

par René Trognon

A voir les pratiquants impeccablement alignés, avec leurs kimonos immaculés et leurs hakamas dans un silence impressionnant, à contempler les longs saluts cérémonieux, on se croirait revenu à une autre époque, dans un autre lieu. C’est du moins ce que pense le spectateur non initié. Pour lui, l’Aïkido semble englué dans le passé, la tradition. Un art martial, certes, mais de quelle utilité en cas de conflit, à l’heure de la bombe et de la mitraillette ? Ramener l’art martial à l’efficacité défensive est une erreur qui dénature la discipline.

Face aux agressions du monde moderne dans tous les domaines : bruits, concurrence, pouvoir de l’argent, agitation, environnement, atteintes corporelles, etc., l’Aïkido propose une autre solution que l’écrasement du plus faible : construire un homme à la force sereine, sans agressivité, mais prêt à réagir grâce à son équilibre mental, corporel et relationnel. Le but n’est pas la compétition, la victoire sur l’adversaire, mais la mise à l’épreuve de soi-même et de l’aptitude à remonter la pente pour retrouver l’équilibre un instant menacé. C’est le sens même de la chute. Toujours tomber et toujours se relever. Se connaître soi-même et s’améliorer, sans violence. C’est la raison pour laquelle l’Aïkido peut convenir à tous : enfants, hommes, femmes, personnes âgés.

Aïkido et Seniors débutants

Ayant lancé depuis peu l’Aïkido pour les seniors grands débutants (certains

débutent à plus de 70 ans), j’ai été fasciné par le changement qui s’est opéré. Face aux rieurs qui comprennent mal cette démarche, Maître TAMURA, que je suis fidèlement, a répliqué "On peut pratiquer l’Aïkido de la petite enfance à la mort". Au lieu de se recroqueviller, les anciens se redressent (shizei), ils osent à nouveau sortir, entreprendre (irimi) et adopter leurs comportements à l’environnement en un coup d’œil (ma aï). Je ne sais s’ils auraient une grande efficacité combative, mais je sais qu’ils développent là une forme fondamentale de la martialité dans la vie quotidienne. Peu importe le point d’arrivée, ce qui compte, c’est le chemin

parcouru depuis les débuts en Aïkido. Se connaître soi-même et se modeler pour progresser, c’est paradoxalement, par le respect le plus total de la tradition, de reisiki et la répétition systématique des mouvements que le transfert s’opère et permet d’aborder sereinement les agressions de la modernité.

Globalité de l’être

Le point le plus important dans cette évolution semble lié au concept de la globalité de l’être. La France, pays de Descartes a créé des spécialités du corps, des spécialités de l’intellect et des spécialités de l’affectif. Certes, l’homme est organisé en trois systèmes :

- le cerveau primaire (le corps)

- le cortex (l’intellect)

- le système glandulaire et hormonal (l’affectif).

Mais, les trois entretiennent d’étroites relations (un choc affectif peut déclencher un cancer. Un enfant qui assimile mal les mathématiques élémentaires est souvent un enfant qui se situe mal dans sa fratrie). Pour vieillir harmonieusement, il convient de ne négliger aucun des ces trois systèmes. Que l’intellect ne travaille plus, le corps et l’affectif (sentiments / relationnel/ sexualité) en subiront les conséquences.L’Aïkido met en place un être global où les trois composants se développent harmonieusement, inter agissent et permettent de décupler l’énergie.

En guise de conclusion

L’Aïkido exorcise rituellement la violence par une violence codée pour que l’autre ou

soi-même puisse apprendre à rentrer dans la vie en esquivant avec amour : changer de

place, ne jamais perdre, décourager l’agression et harmoniser.

Cet art le plus traditionnel est certainement le mieux adapté à la modernité.

Traditionnel, parce qu’il revient à l’essence même de l’attitude primitive : se confronter à la vie, sans écran de protection, à mains nues. On l’avait peut-être oublié avec les jeux virtuels qui donnent l’illusion de la puissance tout en entretenant l’agressivité. La redécouverte de l’unité perdue passe par la négation de cette paranoïa. Et, dépouillé de l’agression quotidienne et des nuisances du conditionnement à l’émulation et à la gloire, se retrouver dans la beauté pour se modeler comme un objet d’art spirituel et performant avec les autres :

TOUT UN ART.

texte issu d' aikido-el-menzah.over-blog.com

 

 

René TROGNON Senseï en Tunisie


 

TunisAikido_Stage_René Trognon (Avril 2012)


 

Lire la suite

05/11/2014 | Lien permanent

KARLFRIED GRAF DURCKHEIM (III)

 

catphoto.jpg

Je vous livre un nouvel  extrait de :  « HARA, centre vital de l’homme »

 de Karlfried Graf Durckheim qui raconte sa rencontre avec un Maître Zen et qui illustre bien

la maturité intérieure  et l'accomplissement qui en résulte.

Voir aussi ce lien   ICI
       
"Cela se passa lors de la visite d'un cloître japonais à Kyoto, en 1945. Un ami japonais obtint pour moi une audience auprès du Maître Hayashi, abbé du célèbre monastère Zen de Myoshinji. Or les japonais ont la délicate coutume de se faire des cadeaux. Le visiteur, lorsqu'il est reçu pour la première fois, apporte un cadeau à son hôte et, à son tour, ce dernier veille à ce que son invité ne reparte pas les mains vides. Le cadeau le plus apprécié est toujours celui qui est l’œuvre même de la personne qui l'offre. Ainsi, lorsque, au terme d'une longue et fructueuse conversation, le moment de prendre congé arriva, voici que le maître me dit : "Je voudrais vous faire un petit cadeau. Je vais vous peindre quelque chose." Deux jeunes moines apportèrent le matériel nécessaire. Sur une natte recouverte de tissu rouge, on plaça une feuille très mince de papier de riz de 60x20cm maintenue en haut et en bas par une barre de plomb. Puis on apporta les pinceaux et l'encre. Il s'agissait, en fait, d'un bâton d'encre de Chine que l'on transforme en encre liquide en le frottant longuement contre les parois d'une pierre noire évidée contenant un peu d'eau.
Avec le plus grand calme et tout le cérémonial requis, comme s'il avait un temps infini - et un Maître a toujours intérieurement un temps infini - l'abbé se mit à préparer son encre. D'un mouvement régulier de la main, il frotta jusqu'à ce que l'eau noircisse. Étonné de voir le Maître faire ce travail lui-même, je demandais pourquoi il en était ainsi. Sa réponse fut très significative : " Grâce au tranquille mouvement de va-et-vient de la main qui prépare l'encre avec soin, un grand calme gagne tout votre être et c'est seulement d'un cœur parfaitement calme que peut naître quelque chose de parfait. "
Enfin, tout fut prêt. Le Maître Hayashi s'assit sur ses talons, le corps bien droit, le front serein, les épaules relâchées, dans cette position caractéristique de celui qui pratique depuis longtemps "l'assise" : tronc détendu bien qu'en même temps empli d'une tension juste, vitale. D'un mouvement inimitable, tant il était calme et fluide, le Maître saisit le pinceau. Pendant un instant, il fixa le papier, le regard comme perdu à l'infini. Puis il sembla s'ouvrir de plus en plus vers vers l'intérieur et attendre que l'image qu'il contemplait sorte librement, comme d'elle-même. A aucun moment, il ne sembla hanté par la crainte de ne pas réussir son projet, ou encore par le désir ambitieux de réussir à tout prix. Et le résultat fut le témoignage d'une maîtrise qui exprimait bien davantage que la maîtrise parfaite d'une technique.
Des traits sûrs du pinceau naquit peu à peu l'image d'une Kwannon, déesse de la charité divine. Il traça d'abord le visage, par une série de traits fins ; puis, en appuyant davantage, il peignit le vêtement et les pétales de la fleur de lotus sur laquelle la déesse se tient assise. Ensuite vint le moment qui m'incite à rapporter cette anecdote, le moment où le Maître se mit à dessiner le nimbe qui entoure la tête de la Kwannon, c'est-à-dire à dessiner un cercle parfait. Tous ceux qui étaient présents retinrent leur souffle. Cette manifestation d'une liberté souveraine dépourvue de toute crainte, dans l'accomplissement d'une action dont la perfection ne saurait être troublée, représente toujours une expérience émouvante. Il faut dire que, sur ce papier de riz d'une extrême finesse, le moindre arrêt du pinceau, la moindre hésitation, produisent une tâche qui gâche tout. C'est donc sans s'arrêter que le Maître trempa son pinceau dans l'encre, le frotta légèrement, enleva le liquide superflu, puis, comme s'il s'agissait de la chose la plus simple au monde, dessina d'un seul mouvement le cercle parfait, symbole de la pureté divine rayonnant de la déesse. Ce fut un moment inoubliable. La pièce entière s'était emplie d'un calme bienfaisant, le calme qui habitait le Maître émanait tout simplement du cercle parfait qu'il venait de dessiner.

Capture.PNG


Quand Maître Hayashi me remit la feuille, je le remerciai et lui demandai : " Comment fait-on pour devenir un Maître ?" Il me répondit en souriant :" Il suffit de laisser sortir le Maître qui est en nous. Oui, c'est tout simple, il faut le laisser sortir."

Dans chaque exercice ainsi compris, l'homme apprend à se dominer lui-même. Il va de soi que l'acquisition du savoir-faire nécessite tout d'abord une attention soutenue, une volonté ferme et infatigable ainsi qu'une grande régularité dans la pratique d'exercices sans cesse répétés jusqu'à ce qu'enfin la technique soit acquise. Mais l'exercice, dans le vrai sens du terme, ne commence que lorsque l'on possède cette dernière. Alors seulement, l'élève pourra relâcher l'emprise de son moi qui constitue un obstacle sur la voie aussi bien par l'ambition et le désir de briller que par la crainte d'échouer qui le caractérisent  ".

L'ennemi le plus tenace que l'on rencontre lorsqu'on entreprend d'acquérir la force du centre vital est donc le Moi ambitieux qui empêche la parfaite manifestation du savoir faire.

Lire la suite

10/01/2015 | Lien permanent

SEIICHI SUGANO interview

aikido  montlucon asptt,sugano seiichi

Voici une interview de SUGANO Seiichi Senseï réalisée par Ivan Bel, un an avant le décès de SUGANO Senseï, survenu le 30 août 2010, à New-York, peu de temps après le décès de TAMURA Senseï ,qui lui décéda le 09 juillet 2010.

 

 

Interview avec Seiichi Sugano Senseï

Publié le 02 septembre 2009 par Ivan
 
 tirée du site :http://www.paperblog.fr/2265665/

Interview avec Seiichi Sugano sensei Seiichi Sugano Senseï vient régulièrement à Bruxelles pour animer de grands stages dont le succès ne se dément pas. Il faut dire que la Belgique a longuement bénéficié de son enseignement et la plupart de ses anciens élèves sont aujourd’hui des professeurs réputés.  Je republie ici une interview qu’il a eu la gentillesse de m’accorder il y a deux ans, lors d’un grand stage. L’interview s’était déroulée dans une pizzeria, et Sugano Senseï m’avait répondu avec une grande gentillesse et simplicité.

Pouvez-vous nous parler de vos débuts en Aïkido ? Quand avez-vous commencé ?
Seiichi Sugano : Je faisais du Judo et puis un jour j’ai vu des photos de l’Aïkido dans un magazine. Cela m’a intéressé et je suis allé au Hombu Dojo. C’était en 1957, j’avais 17 ou 18 ans.

Qu’avez-vous fait ce premier jour au Hombu Dojo ?
S.G. : C’était Kishomaru Ueshiba qui faisait cours ce jour-là. Je lui ai demandé tout de suite d’être uchi deshi. Il m’a regardé et m’a dit qu’il faudrait commencer par s’entraîner pendant un an avant de faire cette demande. J’ai donc commencé l’entraînement tout de suite.

Comment était l’ambiance au Dojo à cette époque-là ?
S.G. : Il faut savoir qu’à l’époque le seul Aïkido qui existait c’était celui de O Senseï. Aujourd’hui il y a beaucoup d’organisations, beaucoup de shihan qui ont leur propre style d’Aïkido, mais à l’époque c’était plus simple. On venait au Hombu Dojo sans autre pensée que l’entraînement. D’ailleurs au programme il n’y avait que l’entraînement. Il n’y avait pas d’étude de l’Aïkido, pas de question, pas de pourquoi, pas non plus de code de l’honneur mal placé. On venait, on s’habillait et on s’entraînait.

Interview avec Seiichi Sugano sensei (Dans l'ordre Suenaka, O Senseï, Sugano et Robert Nadeau)

Comment était l’enseignement de cette époque ? Était-ce dur ?
S.G. : On venait et on pratiquait sans se poser de question. L’enseignement était traditionnel, sans explication. On était obligé de faire attention, de bien suivre tout ce qui se passait. Cela aiguise les sens, améliore l’attention.

Combien de temps avez-vous étudié au Hombu Dojo ?
S.G. : J’y suis resté pendant six ans. Ensuite j’ai été en Australie pour fonder l’Aïkikaï dans ce pays. Je suis d’ailleurs toujours président de la fédération australienne. Ensuite, en 1979 je suis arrivé en Belgique où je suis resté 18 ans.

Ah mais vous parlez français alors ?
S.G. : (Rires). Non, non. Quelques mots, c’est tout. En Belgique il y a trop de langues c’est trop difficile. L’anglais c’est plus simple.

Interview avec Seiichi Sugano sensei (Sugano dans ses débuts en tant qu'enseignant en Europe)

Depuis que vous enseignez, avez-vous noté une évolution dans l’Aïkido ?
S.G. : Oui. Avant les gens venaient pour découvrir ou pour s’amuser. Aujourd’hui le niveau international a monté. Des gens viennent vraiment pour étudier. Lorsque je suis des élèves pendant plusieurs années, je vois clairement ceux qui viennent chercher autre chose que de la détente.

Vous vivez à New York maintenant. Avez-vous noté des différences de pratique entre les USA, l’Europe et l’Australie que vous connaissez bien ?
S.G. : Quand il s’agit de l’Aïkido de l’Aïkikaï, c’est à peu près pareil partout. La différence n’est pas entre les pays ou les continents, mais plutôt entre les différences de compréhension de l’Aïkido, si c’est vu comme un Art Martial ou non. O Senseï a cassé le cadre des Arts Martiaux traditionnels. Il a donné des principes et la possibilité de sortir du monde martial. L’Aïkido n’est donc pas un Art Martial au sens classique du terme.

Pouvez-vous m’expliquer ce qu’est l’Aïkido alors ?
S.G. : Tel que me l’a appris O Senseï, l’Aïkido est fait pour développer l’amour et la compréhension entre les êtres humains. C’est donc avant tout une philosophie de vie. C’est aussi la raison pour laquelle l’entraînement n’est pas, ne doit pas être, uniquement technique, mais aussi philosophique. Sinon votre évolution est bancale. Il y a des principes derrière toute la technique et c’est cela le plus important. Par exemple pendant le stage, j’ai dit « Se tenir entre la terre et le ciel ». Je vous donne ça tel que O Senseï me l’a donné. On ne comprenait pas ce que cela voulait dire, mais il transmettait, il donnait une information qui était un principe philosophique. A mon tour je transmets, même si vous ne comprenez pas ce que cela signifie. Il faut beaucoup de pratique pour comprendre le sens de ce principe.

Pour l’enseignement de l’Aïkido, on peut dire qu’il y a trois niveaux :

  1. - La technique : le maître montre visuellement et démontre physiquement.
  2. - L’information : le maître donne des informations qui ne sont pas forcément compréhensible.
  3. - La compréhension : le maître fait comprendre les informations.
  4. Interview avec Seiichi Sugano sensei

Quelles sont les clés philosophiques pour comprendre l’Aïkido ?
S.G. :
Pour commencer, on donne une interprétation trop simple du mot Aïkido. Aï, union ou harmonie, Ki, énergie. Mais on peut avoir une lecture plus approfondie des kanji et du sens de ce mot. Pour O Senseï, Aïki voulez dire plutôt communication avec les dieux, ou développement de la personnalité. La pratique, c’est avant tout s’élever ensemble. C’est pourquoi l’Aïkido est différent des autres Arts Martiaux. Un Art Martial, à la base, c’est se mettre en position favorable pour tuer l’autre. Quand on y réfléchit, c’est toujours le même schéma d’attaque-défense, ce qui est assez simple à comprendre. O Senseï a dépassé ça. Sa technique n’est pas pour tuer. L’entraînement physique et technique en Aïkido n’est pas fait pour devenir très fort, plus fort que l’autre. C’est juste pour l’avoir dans les mains. C’est comme une voiture qui peut aller à 200 Km/h, mais on roule tranquillement en relation avec les autres sur la route. C’est ce qui explique que l’Aïkido n’est pas un sport. Enfin ce que je dis, c’est ma vision des choses.

Avec votre expérience et votre niveau aujourd’hui, avez-vous encore des choses à étudier, des progressions à faire ?
S.G. : Oui ! Je dois continuellement m’entraîner et étudier pour pouvoir continuer à enseigner.

Si demain vous aviez un nouvel étudiant qui arrive dans votre Dojo et ne connaît rien à l’Aïkido, quel serait votre premier conseil ?
S.G. : Je lui dirai juste de faire un essai. A ce moment-là, il n’y a pas d’explication ou de conseil à donner, c’est beaucoup trop tôt.

Diriez-vous que l’Aïkido est juste une expérience d’enseignement intéressante ou une façon de vivre ?
S.G. : Pour beaucoup, c’est la façon dont on étudie qui fait la différence entre les deux. Chacun tire ce qu’il a envie de trouver, de la technique, de la détente ou une philosophie de vie. Mais ce n’est pas dans un stage que vous trouverez cette philosophie. Là, c’est la joie d’être ensemble.

Avez-vous un message à donner aux lecteurs ?
S.G. : Allez au Dojo, c’est tout.

 

 

Démo Aïkido avec Yamada Senseï & Sugano Senseï

Démonstration très dynamique, et sa maîtrise au ken et au jo.

SUGANO SENSEÏ A PARTIR DE 0:50


 

 

Lire la suite

05/08/2014 | Lien permanent

BUNRAKU... l'insufflation de la vie !

 

Comme le Nô et le Kabuki, le théâtre de marionnettes Ningyo Johruri Bunraku fait partie du théâtre traditionnel japonais. C'est un mélange de narration chantée, d'accompagnement instrumental et de théâtre de marionnettes. Il est inspiré des drames historiques et les interactions entre histoires de  cœur et affaires sociales.
Trois marionnettistes manipulent les grandes marionnettes articulées. Le marionnettiste principal dirige le visage et le corps de sa main gauche et le bras droit avec son autre main, le second marionnettiste commande le bras gauche, le troisième s'occupe des jambes. Lorsque les trois marionnettistes coordonnent leurs gestes, la poupée s'anime de l'intérieur et devient vivante.

aikido,montlucon asptt,bunraku,marionnettes japonaises

La marionnette doit en outre exprimer des gestes mimétiques, mais surtout dégager le sentiment d'une propre vie intérieure.
Le tayu (récitant) ne récite pas seulement à la place de la marionnette muette, pas plus que le shamisen (luth à trois cordes) n'accompagne simplement le chant et la narration.

Joueurs de Shamisen
C'est la combinaison du shamisen, du tayu et des marionnettes qui crée cet espace temps dans lequel la marionnette prend vie. Il y a plus à écouter qu'a voir, savoir se laisser guider par la force du shamisen, par la voix venant du ventre, du plus profond de l'être permettant l'éclosion de l'âme de la marionnette ; ceci étant, la précision du mouvement harmonise le flux de la vie en rendant vivant ce qui au début n'est que vide autour de l'armature et du kimono des marionnettes. Un flux d'émotion remplit l'espace, créant ainsi une communion entre la scène et le public.

C'est le seul théâtre de marionnettes où le marionnettiste n'est pas caché du public, mais il disparait lors de la représentation tellement la marionnette, en harmonie avec le tayu et le shamisen, occupe le centre de l'attention .

 

En 2003, l'art de marionnettes traditionnel japonais du Bunraku fut ajouté à la liste du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO comme un chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité.

Cet Art aussi est à placer sur la même voie que les arts martiaux. Il est très codifié et différents niveaux de manipulations existent. Pour acquérir la maîtrise de cet art, des dizaines d'années sont nécessaires et l'on progresse toujours.

 

POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE BUNRAKU,

VISITEZ CE SITE TRÈS COMPLET, EN CLIQUANT SUR L'IMAGE CI-DESSOUS.

 

Le théâtre de marionnettes Ningyo Johruri Bunraku : voir en vidéo dessous.


sources

http://www.unesco.emb-japan.go.jp/htm/vf/focus_documents_sharing.htm

 

 


 

Lire la suite

15/02/2014 | Lien permanent

MA AI

aikido,montlucon asptt,ma ai

Ma ai correspond en premier lieu à la distance d'espace-temps entre les deux partenaires. C'est une notion assez complexe à définir car elle inclut beaucoup de paramètres. La distance, bien sûr, qui est le plus visible et qui varie continuellement si les deux partenaires sont en mouvement ; cette distance est donc le premier paramètre à gérer, mais aussi le temps nécessaire à combler cette distance pour toucher le partenaire. Cette distance prend en compte également le fait qu'il y ait ou non présence d'armes, la maîtrise de chaque pratiquant dans l'attitude mentale face à une agression et aussi le niveau de pratique de chacun... Le  Ma ai peut être très court ou long, tout dépend de notre maîtrise de l'espace temps, nous savons qu'en fonction du niveau, nous avons une autre approche de cette notion : chez un débutant, même une longue distance paraît trop courte pour réagir, alors que pour un pratiquant plus ancien, elle n'a pas le même impact. Tout réside dans la conscience de ce vide qui existe comme par exemple dans la respiration, le moment entre l'inspiration et l'expiration, ce temps réel peut être perçu différemment par les individus suivant leurs niveaux de pratique ; il peut être étendu à l'infini par les maîtres et nous paraître immensément court. Et pourtant, il existe et peut être étendu... Le Ma ai est de même nature, c'est donc un paramètre complexe, qu'il faut affiner au quotidien dans la pratique afin de ne faire plus qu'un avec le partenaire car si nous brisons ce lien avec le partenaire, il devient impossible martialement parlant de réaliser une technique correcte. Bien sûr, nous pourrions avoir la sensation de" passer" la technique mais si le partenaire est vigilant, il devrait nous faire remarquer la faille. Bien souvent dans nos clubs, avec l'habitude, la répétition, la complaisance, nous en oublions le principal... Le Ma ai est donc l'équilibre qui se crée dans le conflit permettant de le gérer. Souvent nous introduisons la notion d'Atemi qui nous permet de vérifier le bon positionnement.

Dans le livre de Maître Tamura "AÏKIDO", il en parle ainsi :

"Le ai de Ma ai est le même que le ai de aïkido, avec le sens de faire Un, mettre en ordre, harmoniser... Ma ai est donc... l'espace qui naît à la fois du cœur et de l'esprit, de soi-même et de l'autre, et les englobe tous les deux dans une évolution constante de la position la plus avantageuse.

La position d'où il est facile d'attaquer ou de se défendre. Le Ma ai n'est donc pas seulement une notion de distance ; il faut y inclure le mouvement des cœurs dans l'espace. Si j'ai peur, l'espace me semble trop petit, si j'ai trop confiance en moi, l'espace semble grand."

 

Un Ma ai maîtrisé ne laisse aucune possibilité d'action ! Pour preuve, ce film avec O Senseï où Maître Tamura s'évertue à trouver une possibilité de coupe sur son Maître.

La vidéo est de mauvaise qualité, mais largement impressionnante par la maîtrise d'O Senseï.


 

 

 

Voici une traduction TRÈS INTÉRESSANTE de G.Bresset (pratiquant de Kendo 6°Dan) d'un extrait du guide du kendo, sur la notion de Ma ai en kendo

 

CLIQUER SUR L'IMAGE POUR ACCÉDER AU PDF SUR LA NOTION DE MA AI.

aikido,montlucon asptt,ma ai

trouvée sur le site http://www.seidokan-kendo.org/

 

 

Lire la suite

07/03/2014 | Lien permanent

CONTES ET RECITS DES ARTS MARTIAUX (Albin Michel 1981) #10

 

Le Maître des Trois Pics

Chang San Fong, le maître des Trois Pics, avait une haute stature, un corps élancé et une constitution robuste qui lui donnaient un air redoutable. Son visage, à la fois rond et carré, était orné d'une barbe hérissée comme une forêt de hallebardes. Un chignon épais trônait au sommet de son crâne. Si son allure était impressionnante, son regard exprimait cependant une douce tranquillité, avec une lueur de bonté.
Il portait été comme hiver la même tunique fabriquée dans une seule pièce de bambous tressés et il tenait le plus souvent un chasse-mouche fait d'une crinière de cheval.
Assoiffé de connaissance, il passa la plus grande partie de sa vie à pérégriner sur les pentes des monts Sen-Tchouan, Chansi et Houé-Pé. Il visita ainsi les hauts lieux du Taoïsme, allant d'un monastère à l'autre, séjournant dans des sanctuaires et des temples que les pentes escarpées de la montagne rendaient difficilement accessibles. Il fut très tôt initié par les Maîtres taoïstes à la pratique de la méditation. Partout où il passait, il étudiait les livres sacrés et il s'interrogeait sans relâche sur les mystères de l'Univers.
Un jour, alors qu'il méditait déjà en silence depuis des heures, il entendit un chant merveilleux, surnaturel... Observant autour de lui, il aperçut sur la branche d'un arbre un oiseau qui fixait attentivement le sol. Au pied de l'arbre un serpent dressait sa tête vers le ciel. Les regards de l'oiseau et du reptile se rencontraient, s'affrontaient... Soudain, l'oiseau fondit sur le serpent en poussant des cris perçants et entreprit de l'attaquer avec de furieux coups de bec. Le serpent, ondulant et fluide, esquiva habilement les violentes attaques de son agresseur. Ce dernier, épuisé par ses efforts inefficaces, regagna sa branche pour reprendre des forces. Puis, il repartit à l'assaut. Le serpent continua sa danse circulaire qui se mua peu à peu en une spirale d'énergie tourbillonnante, insaisissable.


La légende nous dit que Chang San Fong s'inspira de cette vision pour fonder le Wu-Tang-Paï, le style de "la main souple" qui, façonné par des générations de Taoïstes, devint le le Taï chi chuan.
C'est pourquoi les mouvements du taï chi n'ont ni début ni fin. Ils se déroulent souplement comme le fil de soie d'un cocon et ils s'écoulent sans interruption comme les eaux du fleuve Yan-Tsé.

photos tirés des sites (1  lefildesoi13, 2  taichitortue.com)

Lire la suite

13/03/2014 | Lien permanent

KAMAKURA FESTIVAL

 

 

KAMAKURA BOUDDHA.png

Cliquer pour agrandir les photos

Kamakura est une petite ville au sud-ouest de Tokyo sur la péninsule de Miura. Elle a été la capitale du Japon de 1192 à 1333. Kamakura est surtout connue pour sa statue géante de Bouddha. Le Kamakura Matsuri a lieu le deuxième et le troisième dimanche d'avril. Tsurugaoka Hachimangu est un sanctuaire historique et un symbole de Kamakura.

 

maiden-hall-tsurugaoka-hachimangu-kamakura.jpg

Maiden Hall, Tsurugaoka Hachimangu Shrine, Kamakura

 

Au cours du festival qui a lieu dans ce sanctuaire, il y a des défilés de mikoshi (les sanctuaires portables) et des groupes musicaux.

Les principales attractions sont la danse Shizuka no mai , dont une représentation est donnée au Sanctuaire Tsurugaoka Hachimangu le deuxième dimanche d'avril. La danse Shizuka no mai est jouée sur une scène dédiée aux danses rituelles.

38235316.jpg

Elle reproduit l'épisode historique de la princesse Shizuka, maîtresse de

Minamoto no Yoshitsune, un maître de danse et demi-frère du Shogun Minamotono-Yoritomo.

A cause du désaccord entre ces deux hommes, Shizuka-Gozen a fui vers Kyoto mais a été prise et escortée à Kamakura. Comme sa danse était très appréciée à Kyoto, le shogun Yoritomo et sa femme Hojo-Masako lui ont commandé de danser devant eux. Après avoir refusé plusieurs fois, elle a enfin accepté.

39678a.jpg

Elle a dansé en chantant son amour pour Yoshitsune. En dépit de sa situation pour le moins critique, la danse de la princesse Shizuka débordait de passion pour Yoshitsune, ce qui provoqua la colère du Shogun. Mais sa femme Masako a éprouvé de la sympathie pour son chant et a beaucoup admiré sa danse.

Elle exprimait par ses mouvements son amour pour le seigneur de guerre Minamoto-no-Yoshitsune (1159 - 1189).

Malgré sa relation avec Yoshitsune, elle fut forcée de l'abandonner et fut faite captive par Minamoto-no-Yorimoto (1147 - 1199). Shizuka fut emprisonnée et ses enfants furent assassinés.

38462g1.jpg

By Kuniyoshi Utagawa 1797-1861 - Benkei (left), Shizuka Gozen and Yoshitsune


 
Le troisième dimanche d'avril a lieu la deuxième partie du festival avec comme attraction principale le Yabusame.

1979510_524061364371871_4450979102463614663_n.jpg


Le Yabusame est l'art du tir à l'arc à cheval. Monté sur un cheval galopant sur une piste de 200 mètres de long, l'archer décoche une flèche sur sa cible. Ce type de tir à l'arc est apparu au début de l'époque de Kamakura. Le shogun Minamoto no Yoritomo s'inquiétait des lacunes de ses samouraïs au tir à l'arc. Il organisa donc le Yabusame comme une forme d'entraînement... Un autre grand Yabusame a également lieu en septembre.

 

yasubame.jpg

 

Yabusame in Kamakura


 

Shizuka no mae dance


 

Lire la suite

24/04/2014 | Lien permanent

Page : 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14