20/09/2013
Mifune Kyuzo 10° DAN DE JUDO
Mifune Kyuzo, 10° dan, est l'un des plus grand Maîtres de judo de tous les temps.
Il commença au Kodokan avec Jigoro Kano, fondateur du judo moderne.
En 9 ans, il devient 6°dan et resta toujours invaincu en tournoi.
A 54 ans, Jigoro Kano le nomme 9°dan.
C'était un contemporain de Morihei Ueshiba.
il obtint le 10° dan en 1945 à 62 ans.
Il meurt à l'âge de 81ans .
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19/09/2013
Bokuden et ses trois fils #3
Cette histoire très connue est tirée pour ma part, "des Contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon " (Albin Michel - 1984 )
Bokuden, grand Maître de sabre, reçut un jour la visite d'un confrère.
Pour présenter ses trois fils à son ami, et montrer le niveau qu'ils avaient atteint en suivant son enseignement, Bokuden prépara un petit stratagème : il cala un vase sur le coin d'une porte coulissante, de manière à ce qu'il tombe sur la tête de celui qui entrerait dans la pièce.
Tranquillement assis avec son ami, tous deux face à la porte, Bokuden appela son fils aîné.
Quand celui-ci se trouva devant la porte, il s'arrêta net. Après avoir entrebâillé la porte, il décrocha le vase avant d'entrer. Refermant la porte derrière lui, il replaça le vase avant d'aller saluer les deux Maîtres. " Voici mon fils aîné, dit Bokuden en souriant, il a déjà atteint un bon niveau et est en voie de devenir Maître."
Le second fils fut appelé. Il fit coulisser la porte et commença à entrer. Esquivant de justesse le vase qu'il faillit recevoir sur le crâne, il réussit à l'attraper au vol. " C'est mon second fils, expliqua-t-il à l'hôte, il a encore un long chemin à parcourir ".
Quand ce fut le tour du fils cadet, celui-ci entra précipitamment et reçut lourdement le vase sur le cou. Mais avant que le vase ne touche les tatamis, il dégaina son sabre et le cassa en deux. " Et celui-là, reprit le Maître, c'est mon fils cadet. C'est un peu la honte de la famille, mais il est encore jeune. "
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18/09/2013
Les 7 samouraïs
Ce film culte du cinéma japonais, tourné en 1954 par Akira Kurosawa, d'une durée de 3 h 26, retrace l'histoire de la résistance de paysans dans le japon médiéval du XVI° siècle, qui recrutèrent des samouraïs pour se protéger de bandits pillant régulièrement leur village.
Hollywood fera un remake du film en 1960 : "Les 7 mercenaires" de John Sturges.
Restauré en haute-définition, les 7 samouraïs sont ressortis dans les salles en juillet 2013.
Pour plus d'information sur le film suivre ce lien très complet
autres liens sur A Kurosawa
Je suis désolé, j'ai été obligé de supprimer les 5 extraits du film mais voici la bande d'annonce !
un petit peu plus
trailer inédit ... 2
Le tailleur de pierre
Le tailleur de pierre
Il était une fois...
Dans un pays lointain, vivait un homme qui depuis de longues années travaillait le roc et la pierre,
vivant dans la nature mais doutant de lui-même. Souvent il se lamentait sur son sort de tailleur de pierre.
Il voulait changer, sortir de sa condition, devenir riche et profiter de tous les plaisirs de la vie.
Un jour qu'il désespérait en taillant un bloc de pierre, celui-ci se brisa en deux et un génie s'en échappa.
Il fut surpris et eut un mouvement de recul.
Le génie le rassura et lui dit que, puisqu'il l'avait délivré, il pourrait lui demander ce qu'il voulait.
Le vieil homme n'en revenait pas ! Une fois sa surprise passée, il dit qu'il voulait devenir riche ;
l'instant d'après, il se retrouva dans un palais merveilleux dans une contrée fabuleuse.
Rien ne lui manquait,
il connut tous les plaisirs de la vie que pouvait lui procurer l'argent mais bientôt, il se dit que bien qu'immensément riche, il n'était pas le plus fort de tous les hommes.
Il fit le vœu et une nouvelle fois, le génie réalisa sa pensée : il devint l'homme le plus puissant de la terre.
Quelque temps après, il remarqua que le soleil se jouait de lui et que ce soleil était de loin le plus fort.
Lui qui était l'homme le plus puissant de la terre était obligé de se protéger des rayons brûlants du soleil.
Il décida donc de devenir soleil. Il rayonnait sur toute la terre et rien ne lui était supérieur,
ou du moins le pensait-il car peu à peu il se rendit compte que quelquefois ses rayons étaient arrêtés par les nuages.
Il en vint à se dire que les nuages étaient bien plus forts que lui et il devint nuage.
Il parvint à arrêter les rayons du soleil et se plaisait dans sa nouvelle condition.
Peu de temps après, il se rendit compte qu'il ne pouvait pas aller où bon il voulait car il dépendait du vent.
Le vent est bien plus fort que moi, se dit-il, et il devint vent.
Les hommes, le soleil, les nuages n'avaient aucun pouvoir sur lui, il se réjouissait de son état.
Un jour qu'il soufflait sur l'océan, il prit conscience de la force de l'eau et peu à peu, il devint persuadé que l'océan devait être bien plus puissant que lui.
Alors il devint océan, il balayait tout sur son passage quand il se mettait en colère, il battait le roc des falaises avec toute son énergie.
Ces falaises qui le narguaient, qui se jouaient de l'homme, du soleil, des nuages, du vent, de l'océan,
étaient-elles plus fortes que lui ? Il ne put supporter plus longtemps cela.
Il voulait la puissance immédiatement et ne supportait pas les rochers contre lesquels, bien qu'il le sache, il lui faudrait un temps infini pour les asservir. Il décida de changer, une fois encore et il devint la pierre et le roc.
Maintenant il rigolait intérieurement de tous ses ennemis, se disant qu'il était vraiment le plus fort, jusqu'au jour où il se sentit piqué, démangé, grignoté par quelque chose qui lui paraissait insaisissable.
Au fur et à mesure des jours il se sentait diminué, insensiblement mais diminué quand même.
Il ne pouvait supporter cela et il demanda une dernière faveur à son génie.
Transforme-moi en ce qui me ronge et qui est de plus en plus fort que moi.
Le génie s'exécuta et le transforma... en tailleur de pierre.
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17/09/2013
Miyamoto Musashi - "Gorin-no-Sho" ou " traité des cinq roues "
Classique de la littérature japonaise, écrit par un des plus grand samouraï de l'histoire et de loin le plus connu, Miyamoto Musashi, le traité des cinq roues est encore aujourd'hui source d'inspiration dans la société japonaise qui applique les principes de " l'esprit des arts martiaux aux affaires du monde".
Miyamoto Musashi consacra toute sa vie à l'étude du kenjutsu, il créa le Niten-Ichi-Ryu utilisant les deux sabres, ce qui à l'époque était non conventionnel car on utilisait toujours le katana à deux mains, mais Musashi par son expérience des duels trouvait cela peu pratique dans un conflit avec plusieurs adversaires pour se protéger de coups venant de différentes directions simultanément. Il trouvait également un manque de fluidité en utilisant le katana à deux mains dans ces conditions particulières.
Musashi écrivit le Gorin-no-Sho à la fin de sa vie où il se retira dans une grotte sentant sa fin proche. Ce livre est aussi bien un traité de philosophie, de stratégie guerrière qu'un traité du maniement du ken.
ce site en lien sera beaucoup plus complet
autre lien explorant profondément le traité des cinq roues
aperçu vidéo
16:24 Publié dans Blog, Films, liens, MAITRES & HAUTS GRADES, videos | Lien permanent | Imprimer | Facebook |
Les Samouraïs (arte)
Dans le Japon en proie à des guerres incessantes, apparut une caste légendaire, fidèle à un code d'honneur : le bushido ou voie du guerrier. Code fondé sur des valeurs morales comme la sagesse, le courage, la bienveillance et plus que tout, sur la fidélité au souverain, il réglait le comportement du guerrier sur le champ de bataille de façon à préserver sa maîtrise intérieure.
Seul les samouraïs étaient autorisés à porter les deux sabres, le katana et le wakizashi ; même la nuit, ils étaient à portée de main.
Depuis l'époque moderne, l'Empereur désireux de créer un Japon à l'image de l'Occident, ordonna aux samouraïs de déposer leurs sabres.
autre lien très intéressant et plus complet.
Maître OTAKE katori shinto ryu
Un autre reportage venant de la chaine PLANÈTE
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16/09/2013
Video aïkido FFAAA
aïkido Montluçon asptt 03
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15/09/2013
Aïkido traditionnel
Aïkido traditionnel ou pas ?
Ici, le mot Aïkido englobera tout enseignement de Morihei Ueshiba sans tenir compte des différents noms pour parvenir à celui d’Aïkido communément employé.
La tradition désigne la transmission continue d'un contenu culturel à travers l'histoire depuis un événement fondateur.
Pour ce qui est de l’Aïkido, il est coutume de dire qu'il existe 4 générations d'élèves de maitre Morihei Ueshiba :
Première génération
avant Guerre Sino-japonaise
1921–1935
Deuxième génération
Guerre Sino-japonaise & 2e Guerre Mondiale
1936–1945
Troisième génération
après 2e Guerre Mondiale
1946–1955
Quatrième génération
1956–1969
Bon nombre de ses élèves ont atteint un niveau spirituel très élevé.
Bien sûr, certains ont créé différentes écoles, je ne parle ici que des élèves directs de O SENSEÏ.
Je me pose une question : les élèves des premières générations ont-ils reçu un enseignement plus traditionnel ?
Je ne pense pas, chacun a reçu de son Maître l'enseignent traditionnel qu'il proposait à cette époque, et chacun a progressé.
On ne peut pas dire que la progression de tel ou tel Maître est meilleure à une génération qu'à telle autre, peut-être peut-on dire que tel Maître a poussé plus loin sa recherche.
Aussi la notion d’Aïkido traditionnel est-elle difficile à aborder, nous connaissons tous des personnes extérieurement parfaites mais qui, intérieurement, n'ont que des intentions nuisibles.
Il en est de même de l’Aïkido traditionnel, extérieurement?, intérieurement? et intentionnellement ?
Alors, comment reconnaître un Aïkido traditionnel d'un autre soit-disant moins traditionnel, en partant du principe qu'ils tendent tous deux vers la philosophie de O Senseï ?
ceci n'est qu'une ébauche, mais je dois aller travailler !...
aïkido Montluçon asptt 03
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Biographie de Morihei Ueshiba (1883-1969)
Extrait de Wikipedia
Morihei Ueshiba naît de Yokoru et Yuki Ueshiba, le 14 décembre 1883 (16 novembre sur le calendrier lunaire japonais) à Tanabe au Japon.
Enfant de faible constitution et souvent malade, mais très intelligent, il étudie le chinois et la religion bouddhiste sous la direction d'un prêtre shingon. Il porte un intérêt marqué à la prière et la méditation. Pour se renforcer physiquement, son père le pousse à pratiquer le sumo et la natation dès l'âge de 10 ans.
En 1901 il part pour Tokyo, où il ouvre une librairie-papeterie, en fait, une simple échoppe ambulante. Il étudie le Ju-jitsu de la koryu (école ancienne) Tenshin Shin'yo Ryu sous la direction de Tokusaburo Tozawa.
De nouveau malade, il retourne à Tanabe. Il s'astreint alors à se forger un corps neuf et solide en pratiquant les exercices physiques les plus durs. Quelque temps plus tard, il épouse Itogawa Hatsu.
À 20 ans, il réussit à s'engager dans un régiment d'infanterie malgré sa petite taille (1,56 m), où il apprend le juken jutsu (combat à la baïonnette). Il participe à la guerre russo-japonaise en Mandchourie, puis quitte l'armée en 1906 et retourne à Tanabe.
En 1910, le gouvernement japonais lance un projet de repeuplement de Hokkaidō. Ueshiba décide de partir en 1912 avec sa famille et un groupe de 80 personnes. Ils fondent la ville de Shirataki. La vie est très dure, l'hiver très long, les récoltes mauvaises. Mais la détermination de Ueshiba motive les colons.
C'est à cette époque qu'Ueshiba rencontre Sokaku Takeda, soke (grand maître) de la koryu Daitō de jujutsu (Daitōryū jujutsu, héritière du clan Takeda). Ueshiba l'invite à rester chez lui pour devenir son disciple et Takeda lui enseigne son art.
En 1919, il apprend que son père est gravement malade. Il abandonne ses terres à Maître Takeda et part pour Tanabe. En chemin, il entend parler de Onisaburo Deguchi, co-fondateur de la religion Omoto Kyo inspirée du shinto1.
Il ouvre le dojo « Ueshiba Juku » pour les adeptes de cette religion. Il y développe sa propre idée du budo. Sa notoriété grandit, son art prend les noms successifs de Daitōryū ju jutsu, puis Daitōryū aiki ju jutsu, puis aikijujutsu en 1922. Pendant cette période, il recevra souvent la visite de Maître Takeda.
En 1924, il décide de suivre maître Deguchi en Mongolie pour fonder une communauté utopiste, centre spirituel pour l'amour et la fraternité universelle, selon les principes de l'Omoto Kyo. Durant ce voyage, il éprouve sa première illumination (satori) : il aurait eu le sentiment de sentir venir les coups avant qu'ils ne lui soient portés, sous la forme d'un éclair blanc.
Sans adhérer à cette notion mystique, on peut dire qu'Ueshiba avait atteint un niveau de maîtrise des arts martiaux qui lui permettait de ne laisser aucune ouverture dans son attitude, et d'anticiper de manière quasiment instinctive les attaques qui lui étaient portées, ce qu'attestent de nombreux témoignages.
Six mois plus tard, après d'innombrables difficultés, le gouvernement chinois les fait emprisonner. Ils évitèrent d'être fusillés grâce à l'intervention du gouvernement japonais.
Deguchi Sensei a introduit l'espéranto à Omoto en 1923. Vu qu'Ueshiba Sensei (aïkido) et Deguchi Sensei (Omoto) ont vécu pendant 20 ans ensemble comme des frères, on peut supposer qu'Ueshiba Sensei a entendu parler de l'espéranto. Interrogé sur cette question à Bâle en Suisse en 1989, son petit-fils Ueshiba Moriteru a répondu : « Cela se peut. »
Certains auteurs avancent que Maître Ueshiba aurait étudié un art martial chinois interne, le Bagua zhang (ou Pakua chang) lors de son périple dans ce pays et s'en serait inspiré pour le développement ultérieur de sa discipline2
De retour au Japon, Maître Ueshiba reprend son entraînement, développant son art, le Ueshiba Aïki Jujutsu, qu'il renomma aïkibudo en 1930, puis Kobu budo.
Sa réputation s'étend à travers tout le Japon. De grands maîtres d'art martiaux viennent le voir pour le défier. Jigorō Kanō, le fondateur du Judo, envoie ses meilleurs élèves étudier l'art martial qui deviendra l'aïkido en 1942. Il est invité à faire de nombreuses démonstrations dans tout le Japon, et entre autres, devant la famille impériale. Il donne des cours à l'académie de police militaire.
Au début de la guerre au Japon, en 1942, Maître Ueshiba part à Iwama près de Tokyo. Il y pratique l'agriculture, et y parfait son art dans son dojo l'Aiki Dojo. Il fait également ériger un sanctuaire pour l'aïkido : L'Aïki Jinja, aujourd'hui classé monument historique.
En 1948, les Américains, qui ont interdit toutes les pratiques martiales au Japon, autorisent la reprise de l'enseignement de l'aïkido pour son caractère de Paix et de recherche de vérité. L'Aïkikaï Foundation est officiellement ouvert le 9 février, dirigé par Kisshomaru Ueshiba, son troisième fils. Le dojo central de l'Aïkikaï est le Hombu Dojo, situé à Tokyo.
Le développement de l'Aïkido à travers le monde s'amorce alors, favorisé par l'esprit d'ouverture de la discipline et de nombreux contacts d'élèves à l'étranger. Koichi Tohei, 9e dan et pratiquant de la première heure, est envoyé aux États-Unis pour enseigner l'Aïkido. De nombreux maîtres le suivront dans différents pays. Après 14 ans d'enseignement comme disciple privilégié du Maître, Shoji Nishio fonde sa propre école d'Aïki Toho Iaido et devient Maître de la Fédération Japonaise de Iaido tout en continuant à intégrer d'autres disciplines sans cloisonnement.
Nishio Sensei dispense également son enseignement à l'étranger où il est un émissaire très populaire et adulé par ses élèves en France, en Allemagne, en Suède et au Danemark, ainsi qu'aux États-Unis.
Maître Ueshiba acquiert le titre de O Senseï (« grand maître », maître dans le sens « professeur ») et continue à perfectionner l'aïkido à Iwama. Il développa également l'ultime évolution de son art, transformant un art de guerre en art de paix par le Shobuaïki.
En 1969, maître Ueshiba tombe malade. Il meurt le 26 avril 1969 emporté par un cancer foudroyant3Son visage était vraiment beau comme le masque nô d'un vieil homme. Si on meurt du cancer, il y a habituellement beaucoup de souffrance et la douleur demeure sur le visage. Mais ce n'était pas le cas avec 0 Senseï. Il a gardé un visage divinement beau. Deux mois plus tard, Hatsu, sa femme, meurt à son tour. Son fils Kishomaru Ueshiba prendra sa suite.
Moriteru Ueshiba, petit-fils du fondateur, est l'actuel Doshu, ou Maître de la Voie. Il continue, avec l'aide des grands maîtres à travers le monde, à développer l'aïkido, et à diffuser l'esprit de maître Ueshiba dans son message de Paix.
aïkido Montluçon asptt 03
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Contes et récits des arts martiaux (Albin Michel 1981) #2
Cette histoire connue d'un bon nombres de pratiquants est toujours instructive et permet de comprendre que chaque situation peut se décliner en plusieurs niveaux de compréhension.
Nous ne pouvons comprendre que ce que nous sommes aptes à comprendre.
Dans le même sens, il est dit que le Bouddha expliquait tout, simplement, mais chaque disciple ne retenait que ce qu'il pouvait percevoir à cet instant de sa progression.
Il en est de même dans les arts martiaux, il me semble, sauf que le corps est une barrière de plus pour révéler notre véritable identité.
A nous, par notre progression, de découvrir ce monde infini...
L'enseignement du vénérable chat
Cet étrange récit est tiré d'un vieux livre sur l'art du sabre, écrit probablement par un maître du XVIIème siècle, de l'école Ittoryu. D'inspiration taoïste et zen, ce conte philosophique contient l'essentiel du secret des arts martiaux.
Shoken, un expert dans l'art du sabre, était importuné depuis quelques jours par un rat qui s'était installé chez lui.
Les meilleurs chats des alentours avaient été invités dans la maison, transformée en arène, pour l'occasion.
A la surprise générale cela se terminait toujours par le même scénario :
le chasseur, terrifié par les attaques du rat, finissait par prendre la fuite en miaulant.
L'expert, désespéré, décida de tuer lui-même la terrible bête. Armé de son sabre, Shoken passa à l'attaque.
Mais le rat, vif comme l'éclair, esquivait tous les coups.
Shoken s'acharna. Le rat restait intouchable. En sueur, et à bout de souffle, l'expert finit par renoncer.
Allait-il devoir abandonner une partie de sa maison à ce maudit rat ?
Cette perspective le rendait de plus en plus ténébreux.
Or, un jour, il entendit parler d'un chat qui avait la réputation d'être le plus grand chasseur de rats de la province...
Quand Shoken vit le fameux chat, tout ce qui lui restait d'espoir l'abandonna car l'animal,
qui n'était plus tout jeune, ne payait vraiment pas de mine.
N'ayant plus rien à perdre, il le laissa pénétrer dans la pièce où sévissait le rat. Le chat entra tout doucement, d'un pas tranquille, comme si de rien n'était. Quand le rat l'aperçut, il resta pétrifié sur place, visiblement terrorisé.
Le chat s'approcha calmement de lui, l'attrapa sans effort et le sortit de la pièce en le tenant dans sa gueule.
Le soir, tous les chats qui avaient participé à la chasse au rat se réunirent dans la maison de Shoken.
Le grand Chat, héros du jour, fut respectueusement invité à la place d'honneur. L'un des chats prit la parole :
"nous sommes considérés comme les chats les plus expérimentés du village.
Mais aucun d'entre nous n'a réussi à faire ce dont vous avez été capable avec ce terrible rat.
Votre maîtrise est vraiment extraordinaire. Nous brûlons tous d'impatience de connaître votre secret."
Le vénérable Chat répondit :"avant de tenter de vous indiquer les principes du Grand Art, la direction de la Voie, j'aimerais entendre ce que vous-mêmes avez compris et comment vous vous êtes entraînés."
Le chat noir se leva et dit :"né dans une célèbre famille de chasseurs de rats, j'ai été entraîné depuis mon enfance à cet art.
Je suis capable de faire des bonds de deux mètres, de me faufiler dans un trou à rat, bref, je suis devenu expert en toutes sortes d'acrobaties. D'autre part, je connais un grand nombre de ruses et j'ai plus d'un tour dans mon sac. J'ai honte d'avoir eu à battre en retraite devant ce vieux rat.
Le grand Chat expliqua :"vous n'avez appris que la technique.
Vous êtes seulement préoccupé de savoir comment combiner votre attaque.
Les anciens maîtres ont en fait inventé la technique à seule fin de nous initier à la méthode la plus appropriée pour exécuter le travail.
La méthode est naturellement simple et efficace. Elle contient tous les aspects essentiels de l'Art.
L'efficacité technique n'est pas le but de l'Art. Elle n'est qu'un moyen qui doit rester en accord avec la Voie.
Si la Voie est négligée, et si l'efficacité prime, l'art du combat ne tarde pas à dégénérer et à être utilisé n'importe comment. N'oubliez jamais cela."
Le chat tigré s'avança pour donner son avis : "selon moi, le plus important dans l'art du combat, c'est le ki, l'énergie, l'esprit.
Je me suis longtemps entraîné à le développer. Je possède maintenant l'esprit le plus puissant, celui qui remplit le ciel et la terre.
Dès que je fais face à mon adversaire, mon ki s'impose à lui et ma victoire est assurée avant que le combat commence.
Même quand un rat court sur une poutre, je peux le capturer : il me suffit de diriger mon ki sur lui pour le faire tomber.
Mais avec ce mystérieux rat, rien à faire... Cela me dépasse."
Le vénérable Chat répliqua : "vous êtes capable d'utiliser une grande partie de vos pouvoirs psychiques, mais le simple fait d'en avoir conscience travaille contre vous.
Opposer votre puissant psychisme à l'adversaire n'est pas une solution car vous risquez de rencontrer plus fort que vous.
Vous dites que votre esprit remplit le ciel et la terre, mais vous vous trompez. Ce n'est pas l'esprit lui-même, ce n'est que son ombre.
Il ne faut pas confondre le psychisme et l'esprit.
Le véritable esprit est un flot d'énergie inépuisable qui coule comme un fleuve alors que la force du vôtre dépend de certaines conditions à la manière des torrents qui ne vivent que le temps d'un orage. Cette différence d'origine implique une différence de résultats.
Un rat traqué se montre souvent plus combatif qu'un chat qui l'attaque.
Il est aux aguets et tout son être incarne l'esprit de combat. Presque aucun chat n'a de chance de briser sa résistance."
Le chat gris prit la parole à son tour : "Comme vous venez de le dire, un esprit est toujours accompagné par son ombre et, quelle que soit sa force, l'ennemi peut profiter de cette ombre. Je me suis longtemps entraîné en ce sens : ne pas résister à l'adversaire mais, au contraire, chercher à utiliser sa force pour la retourner contre lui.
Grâce à ma fluidité, même les rats les plus puissants ne parviennent pas à m'atteindre.
Mais cet étonnant rat ne s'est pas laissé prendre au piège de mon attitude de non résistance."
Le vieux Chat répondit : "ce que vous appelez l'attitude de non résistance n'est pas en harmonie avec la nature : il s'agit d'un truc fabriqué dans votre mental.
La non-résistance artificielle nécessite une volonté psychique qui interfère avec la qualité de vos perceptions et qui bloque la spontanéité de vos mouvements.
Pour laisser la Nature se manifester à fond, il est nécessaire de vous débarrasser de toute contrainte mentale.
Quand la Nature suit son propre chemin et agit à sa guise en vous, il n'y a plus aucune ombre, aucun flottement,
aucune faille dont puisse profiter l'adversaire...
Bien que n'étant qu'un simple chat qui ne connaît pas grand-chose des affaires humaines,
permettez moi d'évoquer l'Art du sabre pour exprimer quelque chose de plus profond.
L'Art du sabre ne consiste pas seulement à vaincre l'adversaire.
C'est avant tout l'Art d'être conscient, au moment critique, de la cause de la vie et de la mort.
Un samouraï doit s'en souvenir et s'exercer à un entraînement spirituel aussi bien qu'à la technique du combat.
Il doit donc essayer de pénétrer la cause de la vie et de la mort.
Quand il a atteint ce niveau d'être, il est libre de toute pensée égoïste, il ne nourrit aucune émotion négative, il ne calcule ni ne délibère. Son esprit est alors non résistant et en harmonie avec ce qui l'entoure.
Quand vous êtes parvenu à l'état de non-désir, l'esprit, qui est par nature sans forme, ne contient aucun objet.
Le Ki, l'énergie spirituelle, se répand alors sans blocage, d'une manière équilibrée.
Si, par contre, un objet l'attire, l'énergie bascule et s'écoule dans une seule direction tandis qu'il y a un manque dans une autre.
Là où il y en a trop, cela déborde et ne peut être contrôlé. Là où il y a un manque, ce n'est pas suffisamment nourri et cela se ratatine. Dans les deux cas, vous vous trouvez dans l'impossibilité de faire face aux situations qui sont en perpétuel changement.
Mais là où prévaut le "non-désir", l'esprit n'est pas pompé dans une seule direction, il transcende à la fois le sujet et l'objet."
Shoken posa alors cette question : "que doit-on entendre par "transcender le sujet et l'objet" ?"
Le vénérable Chat déclara :
" Parce qu'il y a un moi, il y a aussi un ennemi.
Quand il n'y a pas de moi, il n'y a plus d'ennemi. Si vous collez un mot sur les choses,
si vous les enfermez dans une forme fixe et artificielle, elles apparaissent exister en opposition.
Le mâle s'oppose à la femelle, le feu à l'eau. Mais quand il n'y a aucun jugement qui se manifeste dans votre mental, aucun conflit d'opposition ne peut y prendre place. Il n'y a plus alors ni moi ni ennemi.
Quand le mental est dépassé, vous goûtez un état d'absolu "non-faire", vous êtes en sereine harmonie avec l'univers, vous êtes un avec lui. Vous ne faites plus aucun choix entre vrai ou faux, plaisant ou déplaisant.
Vous êtes libre du monde dualiste fabriqué dans votre mental.
Mais quand un tout petit grain de poussière entre dans l’œil, nous ne pouvons plus le garder ouvert.
L'esprit est semblable à l’œil : dès qu'un objet y pénètre, son pouvoir est perdu.
" Voilà tout ce que je peux vous expliquer ici. C'est à vous d'en expérimenter la vérité.
La vraie compréhension se trouve en dehors de tout enseignement écrit.
Une transmission spéciale d'homme à homme est nécessaire mais de toute façon la vérité ne s'atteint que par soi-même.
Enseigner n'est pas très difficile, écouter non plus, mais il est vraiment difficile de devenir conscient de ce qui est en vous.
Le "satori", l'éveil, n'est rien d'autre que le fait de voir au-dedans de son être.
Le satori est la fin d'un rêve.
L'éveil, la réalisation de soi et voir au dedans de son être ne sont ni plus ni moins, que des synonymes."
aïkido Montluçon asptt 03
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