04/12/2014
Le Maître zen et le scorpion
Le Maître zen et le scorpion
Un Maître zen vit un scorpion se noyer et décida de le tirer de l'eau. Lorsqu'il le fit, le scorpion le piqua. Par l'effet de la douleur, le Maître lâcha l'animal qui, de nouveau tomba à l'eau au risque de se noyer.
Le Maître tenta de le sauver une nouvelle fois et l'animal le piqua encore. Un jeune disciple qui était en train d'observer se rapprocha du Maître et dit : "Excusez-moi, Maître, mais vous êtes têtu ! Ne comprenez-vous pas qu'à chaque fois que vous tenterez de le tirer de l'eau, il va vous piquer ?"
Le Maître répondit : " La nature du scorpion est de piquer et cela ne va pas changer la mienne qui est de l'aider."
Alors, à l'aide d'une feuille, le Maître tira le scorpion de l'eau et lui sauva la vie. Puis, s'adressant à son jeune disciple, il continua :
" Ne change pas ta nature si quelqu'un te fait mal, prends juste des précautions. Les uns poursuivent le bonheur, les autres le créent. Quand la vie te présente mille raisons de pleurer, montre-lui que tu as mille raisons de sourire.
Préoccupe-toi davantage de ta conscience que de ta réputation, parce que ta conscience est ce que tu es, et ta réputation, c'est ce que les autres pensent de toi... Et ce que les autres pensent de toi... c'est leur problème ! "
03/12/2014
Karlfried Graf DÜRCKHEIM II
VOILA UN AUTRE EXTRAIT DE
« HARA, centre vital de l’homme»
DURCKHEIM Karlfried Graf
Édition du Courrier du Livre
Cette histoire nous montre encore que le plus important n'est pas le but, mais ce qu'il permet d'obtenir !
"C'était par une chaude journée d'été, à Tokyo, et j'attendais la venue de Maître Kenran Uméji, mon Maître de tir à l'arc. Je m'étais exercé tout seul pendant plusieurs semaines et je me réjouissais de montrer au « Maître» que j'avais bien appris ma leçon. J'étais curieux de savoir quelle nouvelle surprise m'attendait, car chaque leçon m'avait apporté une surprise.
L'étude d'un art japonais - qu'il s'agisse du tir à l'arc, de l'escrime, de l'art floral, de la peinture, de la calligraphie au pinceau ou de la cérémonie du thé - est pleine d'étrangeté pour l'étudiant occidental. Celui qui croirait, par exemple, que dans le tir à l'arc il s'agit de toucher la cible, commettrait une grosse erreur.
Mais de quoi s'agit-il donc ? C'est en fait ce que mon Maître m'apprit ce jour-là. Il arrive à l'heure convenue et, après une brève conversation autour d'une tasse de thé, nous nous rendons au jardin où se trouve la cible. Cette cible avait fait l'objet de ma première surprise, au début de mon apprentissage du tir à l'arc.
C'était une botte de paille d'environ 80 centimètres de diamètre, placée à la hauteur des yeux, sur un support de bois. Il est facile d'imaginer quel fut mon étonnement lorsque j'appris que tout élève devait s'exercer sur cette cible pendant trois ans, et cela à une distance de trois mètres ! Ce simple exercice répété pendant trois ans ! N'est-ce pas ennuyeux à la longue ? Non, au contraire, cela devient de jour en jour plus passionnant, au fur et à mesure que l'on pénètre le sens de l'exercice. En effet, le but recherché n'est pas de toucher la cible.
Mais de quoi s'agit-il donc ? C'est ce que mon Maître m'expliqua ce jour-là. Je me mets en position. Je m'incline d'abord devant le Maître qui se trouve en face de moi, comme le veut le cérémonial, puis devant la cible. Ensuite, je me tourne de nouveau face au Maître et exécute calmement les premiers mouvements. Les mouvements doivent se succéder harmonieusement, à la manière des vagues, chacune naissant de la précédente.
Je place l'arc sur le genou gauche, prends l'une des deux flèches appuyées contre ma jambe droite et la place sur la corde. De la main gauche, je tiens fermement l'arc et la flèche. Je lève lentement la main droite et l'abaisse, tout en expirant pleinement l'air de mes poumons. Puis, de cette main, je saisis la corde et, inspirant lentement, je lève et tends l'arc peu à peu. C'est là le mouvement décisif qui doit se faire avec calme et sans à-coups, telle la lune qui monte dans le ciel.
Maître ANZAWA
Je n'ai pas encore atteint la hauteur voulue, au moment où, l'arc étant bandé au maximum, l'empennage de la flèche touche la joue et l'oreille du tireur, que la voix d'orgue du Maître, m'ordonnant d'arrêter, me fait sursauter. Étonné et quelque peu irrité de cette interruption dans un moment de concentration extrême, j'abaisse l'arc.
Le Maître me le prend des mains, enroule une fois la corde autour de l’extrémité supérieure de l’arc et me le rend en souriant me priant de recommencer. Ne me doutant toujours de rien, je refais toute la série de mouvements déjà décrite. Mais lorsqu’arrive le moment de tendre l'arc, je me trouve déjà au bout de mon savoir. L’arc ayant été deux fois plus tendu, mes forces ne suffisent pas pour le bander. Mes bras se mettent à trembler, je perds mon équilibre, vacille, c'en est fait du résultat de tant d'efforts de préparation.
Alors, le Maître commence à rire. Je fais désespérément un autre essai, mais en vain ; c'est un lamentable échec ! J'ai sûrement l'air fort dépité, car le Maître me demande ce qui m'irrite.
Et moi de répondre aussitôt: « Comment pouvez-vous me poser une telle question ? Je me suis exercé pendant des semaines et, au moment crucial, vous m'arrêtez ! »
Le Maître rit de plus belle, puis, ayant repris son sérieux, me répond: « Que voulez-vous donc ? Que vous ayez acquis la forme requise pour accomplir votre tâche, je l'ai vu rien qu'à votre façon de saisir l'arc.
Mais retenez bien ceci : lorsque l'homme a atteint dans sa manière d'être, dans sa vie ou dans son travail, une étape qui lui a coûté beaucoup d'efforts, il ne peut rien lui arriver de pire que de voir le destin lui permettre de marquer le pas, de se figer dans l'état auquel il est parvenu. Si le destin lui est favorable, il lui enlève le résultat obtenu avant qu'il ne se raidisse, ne se sclérose. Voilà ce qu’un bon maître doit faire.
Car, au fond, il ne s’agit pas d’envoyer la flèche droit au but ; ici, comme dans tous les autres arts, l'objectif essentiel n'est pas le résultat extérieur mais bien le résultat intérieur, autrement-dit la transformation intérieure de l'homme. L'exercice d'une technique aboutissant à une performance sert également cette transformation.
Mais quel est le plus grand danger qui puisse menacer cette dernière, sinon de s'arrêter au résultat acquis ? L'homme doit progresser, progresser sans cesse ». La voix du Maître était devenue grave et émouvante.
Ce qu'il enseignait à travers le tir à l'arc était autre chose qu'un sport d'agrément dont le but est la victoire sur les autres compétiteurs ; il s'agissait d'une école de la vie, c'est-à-dire d'une pratique initiatique enseignant le chemin intérieur .
Au début, il faut, bien entendu, apprendre la technique. Mais c'est seulement lorsqu'on la possède à fond que commence le vrai travail, l'incessant travail sur soi-même. Le tir à l'arc, comme tout autre art, n'est pour le Japonais qu'une occasion de s’éveiller à l’Être, c'est-à-dire à son être essentiel. Or cela présuppose que l'on entreprenne de se purifier de son moi vain et ambitieux qui, précisément parce qu'il ne se préoccupe que de l'aspect extérieur des résultats, met en danger la perfection même de ceux-ci. Ce n'est qu'après avoir triomphé de ce Moi que l'on peut réussir dans l'accomplissement d'une tâche. La réussite n'est plus alors le fruit d'un savoir-faire dirigé par une volonté ambitieuse, mais celui d'une transformation de l'homme en son être. La réussite est alors la manifestation d'un état intérieur qui libère une force profonde, quasi surnaturelle, laquelle, pourrait-on dire, produit la perfection sans notre contribution consciente. Il apparaît donc clairement que le sens de l’exercice est la transformation de l’homme."
VOIR AUSSI LA NOTE :
le zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc. E HERRIGEL
POUR LES DEUX VIDÉOS EN FIN DE NOTE DE DEUX GRANDS MAITRES
OBSERVER LA CONCENTRATION, LA PRÉSENCE ET LA MAÎTRISE DE CHACUN
Inagaki Sensei: Fragments
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02/12/2014
ANDRE NOCQUET III
Outre les une ou deux notes sur André Nocquet sur le blog, et celle-là également, j'ajoute aujourd'hui une biographie très complète issue du site de GUILLAUME ERARD.
cliquer sur la photo ci-dessous pour la lire
On ne se lasse pas de voir et revoir des vidéos de Maître NOCQUET, sa touche particulière si reconnaissable, sa silhouette trapue. Là où l'on peut penser raideur, il y a centrage et disponibilité. Même après 80 ans, cela lui permet de bouger et de plonger au centre de l'action pour un résultat à la hauteur de l'engagement de uke.
Festival des Arts Martiaux à Bercy : Maître Nocquet
STAGES MAITRE A. NOCQUET - ANNÉE 90 PARTIE 1 - DU SITE AÏKIDO BEAULIEU -
STAGE MAITRE A. NOCQUET - ANNÉE 90
PARTIE 2 DU SITE AÏKIDO BEAULIEU
STAGE MAITRE A. NOCQUET - ANNÉE 90
PARTIE 3 - DU SITE AÏKIDO BEAULIEU
STAGE MAITRE A. NOCQUET ANNÉE 90 -
PARTIE 4 DU SITE AÏKIDO BEAULIEU
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01/12/2014
MICHELINE VAILLANT-TISSIER
Ce Dimanche a eu lieu un stage deMicheline Vaillant-Tissier 6ème Dan Aïkikaï,
[voir la première note ( ICI )]
à Royat dans le Puy De Dôme (63), au club d'Alain Royer, 7ème Dan, DTR de la Région Auvergne.
Environ soixante-dix Aïkidokas sur le tatami, un peu petit, il est vrai... mais tout a été fait pour pratiquer dans la sécurité. Grâce aux consignes de Micheline Vaillant-Tissier, pas de traumatologie à déplorer, chacun essayant de gérer son espace avec celui des autres. Trois heures trop vite passées, où Micheline Vaillant-Tissier a apporté à chacun suivant son niveau des informations et conseils pertinents et toujours avec un sourire radieux. Des conseils adaptés aux différents niveaux de pratique proposés, et on peut dire que tout le monde en a eu pour son grade !!! Beaucoup de gradés de la région mais aussi quelques élèves à elle, ainsi que d'autres gradés d'autres régions.
Comme à chaque fois, cela restera un bon souvenir mais pas seulement...
Je dois d'ailleurs remercier Philippe Blanchard, un pratiquant de Corrèze, qui lors de notre échange sur Chudan Tsuki a su avec un calme exemplaire essayer de dissoudre le bug mental auquel j'ai été soumis. Impossible de partir correctement en faisant une coupe kaesa giri afin de perturber la frappe de uke. Peut être cela vous est-il déjà arrivé et dans ces instants mieux vaut tomber sur un partenaire compréhensif !!!
Merci aussi à sa femme pour les photos suivantes...
CLIQUER SUR LES PHOTOS POUR AGRANDIR
Je n'ai pas de vidéo de ce stage, aussi comme d'habitude, je vous propose certaines du web.
Me Micheline Tissier-Vaillant Extrait de cours : Jyu-wasa
Me Micheline Tissier-Vaillant portrait 01
Micheline Tissier Torino ridotto
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