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07/01/2015

MORIHEI UESHIBA

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Je viens de me rendre compte que je n'avais pas mis de biographie de Morihei Ueshiba sur le Blog. Il est vrai que celle-ci se retrouve un peu partout sur le web, certaines plus précises que d'autres. Pour ma part, je vais vous rediriger vers le site d'Yvan Bel "Fudoshinkan-le monde des arts martiaux" qui est pour moi un très bon site, avec toujours des articles bien documentés, que j'apprécie de lire.

CLIQUER SUR LES DEUX LIENS BLEUS

23/09/2014

STANLEY PRANIN et ses recherches...

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INTERVENTION DE STANLEY PRANIN LORS DE LA FÊTE DE L’AÏKIDO 2012

Stanley Pranin nous expose ici ses recherches sur l'évolution de l’Aïkido à travers la vie de O Senseï et il répond à la question suivante :

Comment la guerre et la religion ont donné forme à l’Aïkido moderne ?

"L'engagement de Morihei Ueshiba dans les domaines de la guerre et de la religion avant la seconde guerre mondiale fournissent des indices sur l'évolution de sa pensée."

Le militarisme du Japon à l'époque, ainsi que du fondateur et sa relation avec Onisaburo Deguchi qui lui aussi était soutenu par des groupes nationalistes japonais de premier  plan, n'apparaissent pas au premier abord mais cette étude nous montre les liens qu'il y a pu avoir... C'est d'ailleurs après la deuxième guerre mondiale que le fondateur  transforma sa pratique qui évolua et donna le nom d’Aïkido ...

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17/07/2014

FILMS d'O SENSEÏ de découverte récente

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Voilà trois petits films tournés en 1968 à l'Hombu Dojo de l'Aïkikaï, en super 8, par Pierre Holzacker, un pilote Français d'Air France, qui pratiqua avec sa femme en 1960, en France avec  Itsuo Tsuda .

Ces films sont des documents récents qui ont été découverts en 2014,en Israël, par la fille de Pierre Holzacker.

Dans le deuxième petit film, on voit O Senseï pratiquer  l'Aïki Ken.

 

Founder of Aikido Morihei Ueshiba O-Sensei 1968 part 1/3


 

 

 

Founder of Aikido Morihei Ueshiba O Sensei 1968 part 2/3


 

 

Founder of Aikido Morihei Ueshiba O Sensei 1968 part 3/3


06/05/2014

NAISSANCE DE L'AIKIDO

KARATE BUSHIDO N°5 JUIILET 1999.jpg

CLIQUER SUR LES PAGES POUR AGRANDIR

HORS SERIE KARATE BUSHIDO N°5 JUILLET 1999

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Morihei Ueshiba The Founder Of Aïkido


  AïkidoO Senseï Morihei Ueshiba Divine Techniques 1962 1969


20/04/2014

MORIHEI UESHIBA VIDEOS

 

aaikido,montluçon asptt,vidéos morihei ueshiba,o sensei

 

 Rien de tel que de revisionner des vidéos du fondateur de l’Aïkido Morihei Ueshiba afin de répandre dans notre esprit ce flux d'inspiration nous permettant d'aller plus loin sur la voie que nous avons choisie...

 

Morihei Ueshiba and Aïkido - Rendez-Vous with Adventure


 

Morihei Ueshiba - Way of Harmony - 04


 

morihei-ueshiba-old-japanese-documentary-part-12





 

 

  1. Aikido Founder Morihei Ueshiba 1935

    The Rare 1935 Asahi News Film. Aikido was created by Morihei Ueshiba (植芝 盛平 Ueshiba Morihei, 14 December 1883--26 ...
  2. Aikido Master Morihei Ueshiba: "Highlights of "Takemusu Aiki" (1952-1958)

    From 1942 to 1955, Aikido Founder Morihei Ueshiba spent most of his time in his country home with attached dojo in Iwama, ...
  3. Morihei Ueshiba & AIKIDO - DivineTechniques PART 1

    Morihei Ueshiba (植芝 盛平 Ueshiba Morihei, December 14, 1883 - April 26, 1969) was a famous martial artist and founder of the ...
  4. Morihei Ueshiba - Rare Aïkido Demonstration (1957)

    EDIT: the original 8mm reel was inverted, this is the corrected version. This is a rare demonstration held at the Self-Defense ...
    • HD
  5. Morihei Ueshiba y el Aikido part1

    Visite: http://www.youtube.com/user/aikimedianet Morihei Ueshiba y el Aikido part1 * Morihei Ueshiba y el Aïkido - Takemusu Aiki ...
  6. Aikido - Morihei Ueshiba - Way of Harmony - 04

    Way of Harmony. Colección de videos de O Sensei. 4/4.
  7. O Senseï Morihei Ueshiba

    O Senseï Morihei Ueshiba, Aïkido last public demonstration, January 1969 at the age of 85. later part of his life teaches the ...
  8. Aïkido Morihei Ueshiba Old Japanese Documentary.avi

    Documentary Short movie about life-work of Morihei Ueshiba - Aïkido. The movie is made in 1961, when O Senseï Morihei ...
     
  9. MORIHEI UESHIBA 1935

    Video del fundador del Aïkido O Senseï Morihei Ueshiba, en el año 1935.
  10. Aïkido Vidéo - Morihei Ueshiba 植芝 盛平 - Old Japanese Documentary PART 1/2

    Aïkido Vidéo - Morihei Ueshiba - Old Japanese Documentary Aïkido was created by Morihei Ueshiba (植芝 盛平 Ueshiba Morihei, ...
  11. Morihei Ueshiba - The Founder of Aïkido (complete) 5 of 5

    • de truSN8P
    • il y a 6 ans
    • 41 736 vues
    Morihei Ueshiba - The Founder of Aïkido (complete) 5 of 5.
  12. Aïkido - Documentary about Morihei Ueshiba (Enhanced)

    This is a old Documentary about the Founder of Aïkido Morihei Ueshiba. I found this in rather bad quality at Youtube and decided ...
  13. Morihei Ueshiba y el Aikido - Técnicas Divinas 1/4

    Recopilación de algunos de los vídeos más recientes en los que aparece Morihei Ueshiba, incluyendo su última demostración ...
  14. Morihei Ueshiba Real Demonstration 1935

    Video of the founder of Aïkido Morihei Ueshiba Sensei, in 1935.
  15. Morihei Ueshiba y el Aïkido - Takemusu Aiki 1/3 - Sub Español

    Morihei Ueshiba y el Aïkido Takemusu Aiki. Colección de videos de Morihei Ueshiba. Subtitulado por Kamachi ...
  16. Morihei Ueshiba - The Founder of Aïkido (complete) 1 of 5

    • de truSN8P
    • il y a 6 ans
    • 128 248 vues
    Morihei Ueshiba - The Founder of Aïkido (complete) 1 of 5.
  17. Morihei Ueshiba The Founder of Aïkido

    Morihei Ueshiba The Founder of Aïkido http://gekiryu.blogspot.co.uk/

10/02/2014

BUDO RENSHU Morihei Ueshiba 1933

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Publié en 1933 à Tokyo, BUDO RENSHU nous montre les techniques du fondateur de l’Aïkido, comme elles étaient enseignées au Kobukan dojo entre 1931 et le début de la guerre du Pacifique. Les croquis de l'ouvrage sont de Takako Kunigoshi, qui fut une des rares disciples de O Senseï à cette époque. Elle a gagné le respect du fondateur par son sérieux dans la pratique. Kunigoshi Senseï était très respectée par ses collègues masculins du Kobukan. Au départ, ce n'était qu'un aide-mémoire pour elle-même, mais Morihei Ueshiba l'encouragea à aller plus loin et sous sa supervision, en apportant des suggestions et des corrections, l'ouvrage prit la forme définitive. Celui-ci était donné aux pratiquants qui avaient fait beaucoup de progrès aussi bien sur le plan technique que spirituel. Il exista peu d'exemplaires et le plus important réside dans les dessins puisque les explications étaient très succinctes.

Takako Kunigoshi & Shigemi Yonekawa 1935

 

Il fut réédité en 1998 en français sous le titre :

"TECHNIQUES DE BUDO EN AÏKIDO

BUDO RENSHU"

Dans la première partie, O Senseï nous livre des poèmes, inspirant pour le sens de la pratique puis il explique les différentes frappes et saisies et ensuite viennent quelques 166 techniques.

 

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A l'époque, l’Aïkido n'était pas encore né et les techniques de "BUDO RENSHU" étaient connues sous les noms de Daito ryu Aiki jutsu , Ueshiba ryu ju jutsu ou encore Kobu budo

 MORIHEI UESHIBA

Noma dojo pictures collection presentation 1936 MORIHEI UESHIBA


 

SOURCE AÏKIDOJOURNAL, YOUTUBE, BUDO RENSHU

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20/01/2014

AUDIO O SENSEÏ

 

Ces enregistrements nous rapprochent un peu d'O Senseï...

 

 

C'est le cas de tous les documents audios ou vidéos des différents maîtres, ce sont des trésors car ils nous permettent de mieux appréhender les personnages et ceci bien après leurs disparition. Ce qui serait impossible sans ces supports.

O Senseï Morihei Ueshiba Interview


 

 

WAKAYAMA 1967


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13/01/2014

SEISEKI ABE

POUR FAIRE SUITE AU SHODO

 

 

 

 

Seiseki Abe est né en mars 1915 à Osaka, au Japon.

Il a commencé la voie de la calligraphie ou Shodo avec son père professeur des écoles et calligraphe, en 1934 alors qu'il avait 19 ans. En 1948, il devient professeur de shodo à Osaka. Sa maîtrise du shodo se heurta à un point invisible à l’œil nu pour le néophyte mais primordiale dans la progression intérieure, la profondeur du trait. C'est l'une des qualités qui donne vie à une œuvre calligraphique. Elle peut être considérée comme le cœur et l'âme de la calligraphie japonaise.

Cherchant à investir cette profondeur, il rencontra Kenzo Futaki qui explorait la puissance du misogi. C'était un docteur en médecine et un étudiant d'avant-guerre de Morihei Ueshiba. Il rejoignit donc Misogi no Renseikai (Association de Développement du Misogi). Après peu de temps, cela lui permit de changer son attitude et surtout sa perception de sa calligraphie. C'est à cette époque que Futaki Senseï lui a recommandé de se mettre à la pratique de l’aïkido.



En 1952, Bansen Tanaka [1912-1988] a ouvert un dojo d'aïkido à Osaka. Le lendemain de l'ouverture du dojo, Seiseki Abe remarqua le nom de "Tsunemori Ueshiba" sur le panneau de porte. Connaissant Tanaka mais ne sachant pas qu'il pratiquait l'aïkido, il entra et vit O Senseï pour la première fois. Il se présenta comme un étudiant du docteur Futaki et O Senseï s'intéressa à lui et l'accepta comme étudiant. Abe fut frappé par les similitudes de respiration entre aïkido, shodo et misogi.
Il avait déjà remarqué chez son père le va et vient de sa respiration lors du Shodo.Comme Abe Senseï l'a exprimé lors d'une entrevue : '' Même maintenant, je me souviens de la façon éclatante de la respiration de mon père et il m'a fait une très forte impression, pas seulement l'écriture des lettres, mais le pouvoir de la respiration sur les caractères de l'écriture''.

En 1954, Seiseki Abe a accompagné Morihei Senseï à Shingu pour y assister à l’ouverture du dojo de Michio Hikitsuchi. Le séjour dura un mois, et comme Morihei Senseï détestait voir les gens ne rien faire, il demanda à Seiseki Abe d’enseigner la calligraphie entre les cours d’aïkido. Morihei Senseï le regardait enseigner et petit à petit, il s’y intéressa lui-même. Après ce séjour, O Senseï commença a pratiquer la calligraphie avec Abe Senseï.

calligraphie de O Senseï de la collection de Seiseki Abe

Pendant les dix dernières années de sa vie, O Senseï est venu chaque mois habiter chez Abe Senseï et a enseigné l'Aïkido au dojo qu'Abe Senseï avait construit pour lui. O Senseï a reconnu aussi le rapport des arts martiaux et de la calligraphie, il a donc commencé à étudier la calligraphie sous la direction d'Abe Senseï.

Voici un petit extrait :

Avez-vous commencé votre carrière en aïkido en tant qu’uchideshi ?

Oui, d’une certaine manière, mais en fait c’était Morihei Senseï qui venait chez moi - pour pratiquer la calligraphie comme je l’ai dit - plutôt que l’inverse. Cela me mettait dans la situation assez inhabituelle d’être un uchideshi dans ma propre maison ! Nous avions une chambre à l’écart spécialement pour lui et c’est là que nous avons développé notre relation élève-professeur. Néanmoins, c’était vraiment une relation élève-professeur à l’ancienne basée sur l’esprit strict du bushido. La discipline n’était pas imposée, cependant, mais trouvait son origine dans les attitudes et le comportement qu’adopte naturellement tout uchideshi souhaitant servir son professeur. C’est vraiment la seule manière pour réellement saisir et absorber le “kokyu” de votre professeur. Vivre sous le même toit que votre professeur vingt-quatre heures sur vingt-quatre vous donne accès non seulement à ses connaissances techniques, mais aussi à une compréhension de la manière dont il vit et respire, son style de vie et ses rythmes. C’est un moyen de développer et discipliner votre ki, et par la suite de connaître toutes les facettes de votre professeur. Morihei Senseï venait pendant des période de sept à dix jours à la fois, et être aussi proche de son quotidien pendant des périodes si longues était une expérience vraiment incroyable et précieuse.

Par exemple, en préparant le thé, je devais sentir ou estimer sa soif et ajuster la température en conséquence. Ou en préparant son bain, je devais faire très attention à ajuster précisément la température de l’eau - pas simplement en mettant ma main dedans pour tester directement -, mais en prélevant un peu d’eau dans un seau et en me basant là-dessus. Si je mettais ma main directement, ma peau aurait répandu un petit peu d’huile corporelle dans l’eau et d’une manière ou d’une autre, il l’aurait su. En d’autres termes, servir son professeur signifie être attentif et consciencieux et faire les choses proprement et convenablement, sans prendre de raccourcis. Même en dormant dans une pièce adjacente, ma respiration devait s’accorder à la sienne à tout moment. De telles expériences constituent le côté stupéfiant du rôle d’uchideshi.

Après la mort de Ueshiba en 1969, Abe a continué à enseigner à la fois le shodo et l'aïkido à son dojo à Osaka.

 

Seiseki Abe s’éteint le 18 Mai 2011, à l'âge de 96 ans.

 


 

 

 entretien avec Léo Tamaki :

Abe Seïseki 

 

 

 

Entrevue avec Seiseki Abe

par Stanley Pranin

Aïkido Journal #114 (1998)

Traduction française: Damien Gauthier

 

 

11/01/2014

AïKIDO PIONNIERS D'AVANT-GUERRE !!! pdf très rare

Tiré d'aïkido journal

 "Durant sa longue carrière, Ueshiba s'associe avec certains des personnages les plus colorés d'avant-guerre du Japon, dont le célèbre maître de jujutsu Sokaku Takeda, le chef religieux charismatique Onisaburo Deguchi, et de nombreux membres de l'armée japonaise, politique, et l'élite des affaires.

Voici l'histoire captivante de la naissance de l'aïkido, sur la base des témoignages de première main des meilleurs étudiants d'Ueshiba avant la Seconde Guerre mondiale.

Les entretiens contenus dans Aïkido pionniers - d'avant-guerre ont été méticuleusement édités à partir de centaines d'heures de conversations menées sur une période de 30 ans avec les plus proches du fondateur. Ces premiers adeptes de l'art offrent un portrait perspicace du caractère du fondateur de l'aïkido, et une description détaillée de son enseignement et de ses activités, couvrant près de la moitié d'un siècle. Plus de 100 photos, pour la plupart publiées pour la première fois, ajoutent une dimension visuelle importante aux témoignages des personnes interrogées. C'est un volume indispensable pour ceux qui désirent découvrir les racines de l'Aïkido, un véritable trésor culturel du Japon."

 


Aikido Pioneers - Prewar Era

 

POUR TÉLÉCHARGER LE PDF, CLIQUER SUR L'IMAGE CI-DESSUS

CECI EST UN EXTRAIT MAIS BIEN CONSÉQUENT TOUT DE MÊME. MALHEUREUSEMENT SEULEMENT EN ANGLAIS.

Contenu

Aperçu historique de Stanley Pranin - 20 entretiens avec les pionniers Aïkido suivants de l'ère d'avant-guerre :

Noriaki (Yoichiro) Inoue - neveu de Morihei Ueshiba, et l'un des plus qualifiés des étudiants du fondateur qui a continué à créer Shinei Taido après la guerre

Kenji Tomiki - a commencé Daito-ryu Aikijujutsu en 1925 sous Morihei, devenant plus tard professeur à l'Université de Waseda et fondateur de l'Aïkido Tomiki, la seule forme de l'art d'intégrer la concurrence

Hisao Kamada - l'un des premiers élèves de Morihei avec la connaissance de l'intérieur des débuts de l'aïkido

Hajime Iwata - ancien disciple de son fondateur qui a enseigné Aïki Budo à Shanghai, en Chine, et plus tard promu au grade de 9e dan

Minoru Mochizuki - champion de judo envoyé pour étudier avec Morihei par Jigoro Kano de Judo Kodokan renommée ; qui plus tard a lancé l'aïkido en France et créé Yoseikan Budo

Shigemi Yonekawa - l'un des plus qualifiés de l'avant-guerre uchideshi, connu pour apparaître avec le fondateur de la célèbre Noma Dojo série de photos

Rinjiro Shirata - la fierté de la Kobukan qui, après la Seconde Guerre mondiale, a enseigné l'aïkido dans la région de Tohoku et a été plus tard attribué 9ème dan

Gozo Shioda - ancien disciple de Morihei dynamique qui a pris l'initiative de développer l'aïkido d'après-guerre et établi Yoshinkan Aïkido

Yoshio Sugino - judo et Katori Shinto-ryu adepte qui s'inscrit à Kobukan, et plus tard la chorégraphie des scènes d'arts martiaux pour Les Sept Samouraïs et Yojimbo de Kurosawa

Kiyoshi Nakakura - fils adoptif de Morihei Ueshiba, et l'un des meilleurs escrimeurs du Japon du XXe siècle

Takako Kunigoshi - l'un des rares praticiens Aïki Budo femmes, et artiste de talent qui a créé les dessins techniques pour Budo Renshu

Zenzaburo Akazawa - d'une famille de croyants Omoto, a commencé Aïki Budo à 12 ans et a servi Morihei et sa famille pendant la période d'avant-guerre

Tenryu - le célèbre lutteur de sumo qui s'est rebellé contre l'avant-guerre féodale Association de sumo, et qui a étudié sous Morihei après s'être trouvé impuissant contre le fondateur

Bansen Tanaka - étudiant d'avant-guerre de Morihei d'Osaka qui a créé une grande organisation de l'aïkido après la guerre, et a reçu le 9ème dan

Shigenobu Okumura - un étudiant à la célèbre Université Kenkoku en Mandchourie, qui est devenu l'un des piliers de l'Aïkikaï après la guerre, et atteint le grade de 9e dan

Minoru Hirai - Directeur des Affaires générales de Kobukan qui a joué un rôle clé dans le choix du nom "aïkido", et qui allait fonder Korindo Aikido

Koichi Tohei - l'un des plus célèbres élèves de Morihei, pionnier de l'aïkido à Hawaï et aux États-Unis, qui a atteint le grade de 10e dan, et fonda plus tard Shin Shin Toitsu Aikido

Étudiant tôt consacré de fondateur qui a servi comme Dojo-cho de la guerre Aïkikaï, et atteint le grade de 9e dan - Kisaburo Osawa

Kanshu Sunadomari - d'une famille de croyants pieux Omoto, formés à Kobukan pendant la guerre, et qui plus tard a mis au point l'aïkido à Kyushu, et a atteint le grade de 9e dan, et établi Manseikan Aïkido

Doshu - fils, administrateur de Morihei et figure de proue de l'aïkido d'après-guerre, auteur prolifique, et de l'art deuxième Doshu.

""À propos de l'auteur

Stanley Pranin est une ceinture noire 5ème degré d'aïkido , et rédacteur en chef de l’Aïkido Journal, anciennement connu sous le nom Aïki Nouvelles. Un historien passionné de l'Aïkido, Pranin a vécu au Japon pendant plus de 20 ans; il effectue des recherches dans l'art, en particulier la vie et l'œuvre de l'Aïkido fondateur Morihei Ueshiba. Il est l'auteur de L'Encyclopédie de l'Aïkido, et de centaines d'articles écrits sur tous les aspects de cet art.""

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08/01/2014

INTERVIEW O SENSEÏ - AÏKÏ NEW N°18

 


Interview  traduite du Japonais par Stanley Pranin pour le journal Aïki News N° 18 en Août 1976. 

 

traduit en Français par Jacques Renaud.

 

+ VIDÉO INTROUVABLE D' O SENSEÏ EN FIN D'ARTICLE

 

interview-o-senseï-et-kisshomaru

pdf complet ici

 

Quand j'étais à l'université mon professeur de philosophie nous a montré le portrait d'un philosophe célèbre et je suis frappé par votre ressemblance avec lui, Senseï ?

 

O Senseï : je vois. Peut-être ai-je pratiqué la philosophie. Mon côté spirituel est plus souligné que mon côté physique.

 

 
Il est dit que l'aïkido diffère tout à fait du karaté et du judo ?

 

O Senseï : à mon avis, on peut dire que c'est le vrai art martial. La raison en est que Aïkido est un art martial basé sur la vérité universelle. Cet Univers est composé de nombreuses parties différentes et, de plus, l'Univers est uni comme une famille et symbolise l'état suprême de paix. En ayant une telle vue de l'Univers, l'aïkido ne peut pas ne pas être un art martial d'amour. Aïkido ne peut pas être un art martial de violence. Pour cette raison, on peut dire que l'aïkido est une autre manifestation du Créateur de l'Univers. Autrement dit, l'aïkido ressemble à un géant (immense dans la nature). Donc, dans l'aïkido, le Ciel et la Terre deviennent les sources, recevant un enseignement. L'état d'âme de l'aïkidoka doit être paisible et totalement non violent. C'est-à-dire cet état d'âme spécial qui transforme la violence en un état d'harmonie. Et c'est, je pense, le véritable esprit des arts martiaux japonais. On nous a donné cette terre pour transformer un ciel sur la terre. L'activité guerrière est totalement hors de propos.

 

 
Il diffère tout à fait des arts martiaux traditionnels, alors ?

 

O Senseï : En effet, c'est tout à fait différent. Si nous regardons derrière nous dans quelque temps, nous verrons comment les arts martiaux ont été abusés. Pendant la Période Sengoku (1482-1558) (la signification de Sengoku : "des pays faisant la guerre") des notables locaux ont employé les arts martiaux comme un outil de combat pour servir leurs intérêts privés et satisfaire leur avidité. Ce qui était, je pense, totalement inopportun. J'ai moi-même été initié aux arts martiaux afin de tuer des soldats durant la Guerre, ce qui m'a profondément dérangé une fois le conflit terminé. Cela m'a poussé à découvrir l'esprit véritable de l'aïkido il y a sept ans, temps durant lequel je me suis heurté à l'idée de construire un ciel sur la terre. La raison de cette résolution était que bien que le ciel et la terre (c'est-à-dire, l'univers physique) avaient atteint un état de perfection et étaient relativement stables dans leur évolution, l'humanité (particulièrement les japonais) semblait être dans un état de bouleversement. Nous devons tout d'abord faire évoluer cette situation. La réalisation de cette mission mène sur le chemin de l'évolution vers l'humanité universelle. Lorsque j'ai réalisé ceci, je suis arrivé à la conclusion que le vrai aïkido est Amour et Harmonie. Ainsi le "bu" (martial) dans l'aïkido est l'expression d'Amour. J'étudiais l'aïkido pour servir mon pays. Ainsi, l'esprit de l'aïkido peut seulement être Amour et Harmonie. L'aïkido est né conformément aux principes et aux travaux de l'Univers. Donc, c'est un budo (art martial) de victoire absolue.

 


 Pouvez-vous nous parler des principes d'aïkido ? Le grand public considère l'aïkido comme quelque chose de mystique comme le ninjutsu, du fait que vous, Senseï, avez réussi à maîtriser des adversaires énormes (qui pouvaient soulever des objets pesant plusieurs centaines de livres) et ce, avec une telle rapidité ?

 

O Senseï : Il semble seulement être mystique. Dans l'aïkido, nous utilisons uniquement l'énergie de l'adversaire. Ainsi plus votre adversaire utilise d'énergie, plus vous pouvez utiliser cette énergie.

 

 
Alors, dans ce sens, il y a aïki dans le judo aussi, puisque dans le judo vous synchronisez votre rythme avec le rythme de votre adversaire. S'il tire, vous poussez, s'il pousse, vous tirez. Vous le déplacez selon ce principe et le faites perdre son équilibre et appliquez ensuite votre technique ?
O Senseï : Dans l'aïkido, il n'y a absolument aucune attaque. Attaquer signifie que l'esprit a déjà perdu. Nous adhérons au principe de non-résistance absolue, c'est-à-dire nous ne nous opposons pas à l'attaquant. Ainsi, il n'y a aucun adversaire dans l'aïkido. La victoire dans l'aïkido est masakatsu agatsu (la victoire correcte est la victoire sur soi-même) puisque vous vainquez conformément à la mission du ciel, vous possédez la force absolue.

 

Est ce que cela signifie ato no sen ? (Ce terme se réfère à une ultime réponse à une attaque.)
O Senseï : Absolument pas. Ce n'est pas une question de sensen no sen ou de sen no sen, si je devais essayer de l'expliquer, je dirais que vous contrôlez votre adversaire sans essayer de le contrôler. C'est-à-dire l'état de victoire continue. Il n'est pas de question de victoire ou de défaite face à un adversaire. Dans ce sens, il n'y a aucun adversaire dans l'aïkido. Même si vous avez un adversaire, il devient une partie de vous, un partenaire que vous contrôlez seulement.

 

 
Combien de techniques existent en aïkido ?

 

O Senseï : Il y a environ 3 000 techniques de base et chacune d'entre elles a 16 variantes ... ainsi il en existe quelques dizaines de milliers. Et selon la situation, vous en créez de nouvelles.

 

 
Quand avez-vous commencé l'étude d'arts martiaux ?

 

O Senseï: J'ai commencé à l'âge de 14 ou 15 ans. J'ai d'abord appris le Tenshinyo-ryu Jiujitsu de Tokusaburo Tozawa Senseï, puis le Kito-ryu, le Yagyu-ryu, le Aioi-ryu et le Shinkage-ryu qui sont des formes de jujitsu. Cependant, je pensais qu'il pouvait exister une vraie forme de budo ailleurs. J'ai donc essayé le Hozoin-ryu sojitsu et le kendo. Mais tous ces arts sont axés sur des formes de combat 1 contre 1 et ne pouvaient me satisfaire. J'ai donc voyagé à travers tout le pays cherchant la Voie et la formation, mais en vain.

 

 
C'est la formation ascétique du guerrier ?

 

O Senseï : Oui, la recherche du vrai budo. Quand j'ai eu l'habitude d'aller dans d'autres écoles, je ne défiais jamais le senseï du dojo. Un senseï responsable d'un dojo est chargé de beaucoup de responsabilités, donc il est très difficile pour lui pour montrer sa vraie valeur. Avec tout le respect que je lui devais j'apprenais de lui. Si je me jugeais supérieur, je lui montrais à nouveau tout mon respect et je rentrais chez moi.

 


Alors vous n'avez pas commencé par apprendre l'aïkido. Quand l'aïkido vous est-il apparu ?

 

O Senseï : Comme je vous l'ai dit auparavant, je suis allé à beaucoup d'endroits à la recherche du véritable budo... Lorsque j'eus environ 30 ans, je me suis installé dans Hokkaido. Par hasard, à l'Auberge Hisada de Engaru, Province de Kitami, j'ai rencontré un certain Sokaku Takeda Senseï du clan Aizu. Il a reçu un enseignement Daito-ryu jujitsu. Durant 30 jours j'ai appris de lui et j'ai senti comme une inspiration. Plus tard, j'ai invité cet enseignant en ma maison et ensemble, avec 15 ou 16 de mes employés, j'ai continué à étudier en cherchant l'essence du budo.

 


Avez-vous découvert l'aïkido tandis que vous appreniez le Daito-ryu auprès de Sokaku Takeda ?

 

O Senseï : Non, il serait plus précis de dire que Takeda Senseï m'a ouvert les yeux au budo.

 

 
Y a-t-il eu des circonstances spéciales entourant votre découverte de l'aïkido ?

 

O Senseï : Oui en effet. Mon père est tombé très malade en 1919. J'ai demandé le congé de Takeda Senseï et suis retourné chez moi. Sur le chemin, on m'a dit que l'on pouvait passer par Ayabe près de Kyoto afin de dédier une prière pour que n'importe quelle maladie soit guérie. J'y suis donc allé et j'y ai rencontré Onisaburo Deguchi. Ensuite, quand je suis arrivé chez moi, j'ai appris que mon père était déjà mort. Bien que j'aie rencontré Sensei Deguchi seulement une fois, j'ai décidé de retourner à Ayabe avec ma famille et d'y rester jusqu'à la dernière partie de la période Taisho (autour de 1925). Oui... j'avais environ 40 ans. Un jour, je me séchais vigoureusement. Soudain, une cascade lumineuse et d'or est descendue du ciel en enveloppant mon corps. Alors, immédiatement, mon corps est devenu plus grand, atteignant la taille de l'Univers entier. Tandis qu'écrasé par cette expérience, je me suis soudain rendu compte qu'il ne faut pas essayer de gagner. La forme de budo doit être l'amour. Il faut vivre en amour. C'est l'aïkido et c'est la forme ancienne des positions dans le kenjutsu. Après cette réalisation j'étais ravi et ne pouvais retenir les larmes.

 

 

 

Alors, dans le budo, il n'est pas bon d'être fort. Depuis des temps anciens l'unification "corps" et "esprit" a été enseignée. En effet, l'essence du budo ne peut pas être comprise sans vider votre esprit. Dans cet état, ni le bien ni le mal n'ont de signification ?

 

O Senseï : Comme j'ai dit précédemment, l'essence de budo est la Voie de masakatsu agatsu (la véritable victoire est la victoire sur soi-même).

 


J'ai entendu une histoire dans laquelle vous avez été impliqué lors d'un combat avec environ 150 ouvriers ?

 

O Senseï : j'y étais ? Autant que je me souvienne... Deguchi Senseï est allé en Mongolie en 1924 pour réaliser son objectif d'une communauté asiatique plus grande, conformément à la politique nationale. Je l'ai accompagné à sa demande, bien que l'on m'ait demandé d'entrer à l'armée. Nous avons voyagé en Mongolie et en Mandchourie. Tandis que voyagions dans ce dernier, nous avons rencontré un groupe de bandits à cheval et des coups de feu ont éclaté. J'ai riposté avec un mauser et ai ensuite continué à me battre au milieu des bandits, les attaquant avec acharnement et ils se sont dispersés. J'ai réussi à me sortir de ce danger.

 


Je comprends, Senseï, que vous avez beaucoup de rapports avec la Mandchourie. Avez-vous passé une longue période là-bas ?

 

O Senseï : Depuis cet incident je suis allé en Mandchourie fort souvent. J'étais conseiller en arts martiaux pour l'organisation Shimbuden ainsi que pour l'Université Kenkoku en Mongolie. C'est pour cette raison que je fus toujours bien reçu.

 


Ashihei Hino a écrit une histoire appelée "Oja no Za" dans Shosetsu Shincho dans lequel il narre la jeunesse de Tenryu Saburo, le rebelle du monde Sumo et sa rencontre avec l'art martial d'aïkido et son vrai esprit. Cela vous a-t-il marqué, Senseï ?

 

O Senseï : Oui.

 


 Alors, cela signifie-t-il que vous avez été lié à Tenryu durant cette période ?

 

O Senseï : Oui. Je l'ai hébergé durant environ trois mois.

 


 C'était en Mandchourie ?

 

O Senseï : Oui. Je l'ai rencontré lorsque nous faisions le tour de Mandchourie après la célébration marquant le 10ème anniversaire de l'établissement du gouvernement. Il y avait un homme de forte corpulence qui regardait la présentation et beaucoup de personnes le poussaient et commentaient "Ce Senseï a une force énorme. Pouvez-vous le mettre à l'épreuve ?" J'ai demandé à une personne à mes côtés qui était cet homme. On m'a alors expliqué qu'il était le célèbre Tenryu, qui s'était mis à l'écart de l'Association des lutteurs de Sumo. Je lui ai alors été présenté. Finalement, nous avons opposé notre force l'un contre l'autre. Je me suis assis et ai dit à Tenryu, "essayez, s'il vous plaît, de me renverser. Poussez durement, il n'y a aucun besoin de retenir." Puisque je connaissais le secret d'aïkido, je ne pouvais pas être déplacé un pouce. Même Tenryu a semblé étonné de cela. Suite à cette expérience, il est devenu un étudiant d'aïkido. Il était un homme bon.

 

 
Senseï, avez-vous été aussi associé à la marine ?

 

O Senseï : Oui, durant une longue période. Commençant en 1927 ou 1928, pour une durée d'environ 10 ans, j'étais professeur à temps partiel à l'École navale.

 


 Avez-vous enseigné aux soldats lorsque vous étiez à l'École navale ?

 

O Senseï : tout à fait, j'ai souvent enseigné pour les militaires, en commençant par l'École navale aux alentours de 1927-1928. Vers 1932 ou 1933 j'ai ouvert une classe d'arts martiaux à l'École Toyama pour l'armée. Puis vers 1941-1942 j'ai enseigné l'aïkido aux étudiants de l'École de la Police Militaire. Puis, j'ai effectué une démonstration d'aïkido sur l'invitation du Général Toshie Maeda, Surveillant de l'Académie de l'armée.

 


 Puisque vous avez enseigné aux soldats, vous avez dû rencontrer des brutes et de nombreuses péripéties ?

 

O Senseï : Oui. Je suis même tombé dans des embuscades.

 


 Est-ce parce qu'ils vous considéraient comme un enseignant autoritaire ?

 

O Senseï : Non, ce n'était pas cela. Ils devaient évaluer ma force. Une soirée, alors que je marchais sur le terrain où j'enseignais, j'ai senti quelque chose d'étrange qui se passait. J'ai estimé que ce que je ressentais était réel. Soudain, de toutes les directions, des buissons et des tranchées, de nombreux soldats sont apparus et m'ont encerclé. Ils ont commencé à me frapper avec des bokken (épées en bois) et des fusils en bois. Mais comme j'étais habitué à cet exercice, je ne me suis pas opposé. Comme ils essayaient de me toucher, mon corps esquivait ces coups et ils sont tombés facilement. Finalement, ils se sont tous épuisés. En tout cas, ils furent tout surpris. Il y a peu de temps, j'ai rencontré un des hommes qui m'avaient attaqué. Je suis toujours conseiller auprès des Anciens étudiants Militaires de Police de la Préfecture de Wakayama. Durant une réunion récente, un homme m'a reconnu et s'est approché de moi avec le sourire. Après avoir parlé durant quelques minutes, j'ai appris qu'il était un des hommes qui m'avaient attaqué ce jour-là, il y a des années. En se grattant la tête, il m'a raconté la chose suivante : "je suis extrêmement désolé de cet incident. Ce jour-là, nous voulions savoir si le nouveau professeur d'aïkido était vraiment fort. Un groupe d'entre nous, de la police militaire, discutait de cette question et a décidé de tester le nouvel enseignant. Environ 30 hommes étaient à l'affût. Nous avons été complètement stupéfaits que 30 hommes comme nous, pleins d'assurance, ne pouvions rien faire face à votre force."

 


 Y a-t-il eu des péripéties de ce type alors que vous étiez à l'École Toyama ?

 

O Senseï : concours de force ? Un incident a eu lieu, je crois, avant l'épisode avec la police militaire. Plusieurs capitaines qui étaient des instructeurs à l'École Toyama m'ont invité à tester ma force contre la leur. Ils étaient tout fiers et sûrs d'eux, de leurs capacités, disant des choses comme : "je suis capable de soulever tel poids," ou "j'ai cassé un rondin de tant de pouces de diamètre" alors je leur ai expliqué," je n'ai pas de force comme la vôtre, mais je peux faire chuter des hommes comme vous avec seulement mon petit doigt. Je vous plains si vous chutez, donc testons avec mon doigt au lieu de nous opposer." J'ai étendu mon bras droit et j'ai posé le bout de mon index sur le bord d'un bureau et les ai invités à se coucher sur mon bras. Un, deux, puis trois officiers sur mon bras, alors chacun a ouvert de grands yeux. J'ai continué jusqu'à six hommes sur mon bras et j'ai ensuite demandé à l'officier étant debout près de moi de me servir un verre d'eau. Comme je buvais l'eau avec ma main gauche, j'ai échangé avec chacun un regard calme.

 

 

 

À part l'aïkido, vous devez posséder une énorme force physique ?

 

O Senseï : Pas vraiment.

 

Kisshomaru Ueshiba : Bien sûr qu'il possède une force, mais elle doit être décrite comme la puissance du ki, plutôt que comme la force physique. Il y a quelque temps, alors que nous allions à une inauguration dans le pays, nous avons vu sept ou huit ouvriers essayant en vain soulever une souche d'arbre énorme. Mon père était debout, les regardant un instant, puis il leur a demandé de se mettre sur le côté afin qu'il puisse essayer. Il a soulevé la souche facilement et l'a promptement emportée. Il est totalement inconcevable de faire une telle chose avec la simple force physique. Il y a eu aussi un incident impliquant un certain Mihamahiro.

 


 En était il de même avec Mihamahiro de l'Association de Lutte de Takasago Beya Sumo ?

 

O Senseï : Oui. Il était de la Province de Kishu. Lorsque j'étais à Shingu (Wakayama), Mihamahiro réussissait dans le Sumo. Il avait une force énorme et pouvait soulever trois rails de plusieurs centaines de livres. Quand j'appris que Mihamahiro était en ville, je l'ai invité à venir. Tandis que nous parlions, Mihamahiro a dit, "j'ai aussi entendu dire que vous, Senseï, possédiez une grande force. Pourquoi ne pas tester notre force ?" "très bien. Je peux vous immobiliser avec mon index seul," ai-je répondu. Alors je lui ai demandé me pousser tandis que j'étais assis. Ce partenaire capable de soulever des poids énormes a râlé et a haleté, mais il ne pouvait pas me renverser. Après cela, j'ai dirigé sa puissance loin de moi et il est allé voler. Comme il est tombé, je l'ai immobilisé avec mon index et il est resté totalement immobile. Cela a ressemblé à un adulte immobilisant un bébé. Alors j'ai suggéré qu'il essaie de nouveau et qu'il pousse contre mon front. Cependant, il ne pouvait pas me déplacer du tout. Alors j'ai étendu mes jambes en avant et, m'équilibrant, j'ai soulevé mes jambes du plancher et le faisais me pousser. Il ne pouvait pas me déplacer. Il a été étonné et a commencé à étudier l'aïkido.

 


 Quand vous dites que vous immobilisez une personne d'un doigt, touchez-vous un point vital ?

 

O Senseï : Je dessine un cercle autour de lui. Sa puissance est enfermée à l'intérieur de ce cercle. Peu importe la force de cet homme, il ne peut pas étendre sa puissance à l'extérieur de ce cercle. Il devient impuissant. Ainsi, si vous immobilisez votre adversaire tandis que vous êtes à l'extérieur de son cercle, vous pouvez le tenir avec votre index ou votre petit doigt. C'est possible parce que l'adversaire est déjà devenu impuissant.

 


 Votre femme aussi est de la Préfecture de Wakayama ?

 

O Senseï : Oui. Son nom de jeune fille à Wakayama était Takeda.

 


 Le nom de famille de Takeda est étroitement associé aux arts martiaux ?

 

O Senseï : Vous pouvez le dire. Ma famille a été loyale envers la Famille Impériale depuis de nombreuses générations. Un soutien sans réserves. En fait, mes ancêtres ont renoncé à leurs biens et à la fortune et se sont déplacés partout au service de la Famille Impériale.

 


 Vous aussi, Senseï, vous êtes continuellement déplacés lorsque vous étiez un jeune homme, cela a dû être très difficile pour votre femme ?

 

O Senseï : En effet  j'étais très occupé et je n'ai pas passé beaucoup le temps à la maison.
Kisshomaru Ueshiba : La famille de mon père était assez aisée, de ce fait, il avait donc la possibilité de poursuivre sa recherche dans les arts martiaux. Et une autre des caractéristiques de mon père est qu'il se soucie peu de l'argent. L'incident suivant a eu lieu lorsque mon père s'est installé à Tokyo en 1926, lors de sa deuxième visite dans la capitale ; il est d'abord venu seul et a ensuite été suivi par la famille, venant de Tanabe en 1927. Nous nous sommes tous installés à Sarumachi, Shibashirogane à Tokyo. Nous avons loué cet endroit grâce à M. Kiyoshi Yamamoto, fils du Général Gambei Yamamoto. Mon père possédait beaucoup de propriétés autour de Tanabe, y compris des domaines cultivés et non cultivés et du terrain montagneux. Cependant, il avait peu d'argent. Il a dû emprunter de l'argent pour venir à Tokyo. Malgré cela, il ne lui est jamais arrivé pour vendre n'importe quelle terre. Non seulement cela, mais quand ses étudiants apportaient les offres mensuelles, il répondait, "je ne veux pas de cela." Il leur a dit de l'offrir au kamisama (la déité) et n'a jamais accepté directement l'argent . Et que s'il était dans le besoin d'argent, il se présenterait lui-même humblement devant l'autel du kamisama et recevrait des cadeaux de la déité. Nous n'avons jamais pensé gagner de l'argent avec le budo. L'endroit où il enseignait à cette période était la pièce de billard de l'hôtel particulier de Shimazu. Beaucoup de dignitaires, y compris des officiers militaires comme l'Amiral Isamu Takeshita et beaucoup d'aristocrates, sont venus pour pratiquer. Le nom que nous avons employé était aikijujutsu ou Ueshiba-ryu aikijutsu.

 


 Quel est le bon âge pour commencer à suivre une formation d'aïkido ?

 

Kisshomaru Ueshiba : Vous pouvez commencer à recevoir une formation à l'âge de 7 ou 8 ans, mais la formation idéalement sérieuse doit commencer à environ 15 ou 16 ans. Physiquement parlant, le corps devient apte et les os plus forts à cet âge. En plus, l'aïkido contient de nombreux aspects spirituels (il est possible de pratiquer d'autres formes de budo), où il faut être en âge d'acquérir une perspective du monde et de la nature de budo. Ainsi, en somme, je dirais que 15 ou 16 ans est un bon âge pour commencer l'étude de l'aïkido.

 


 Contrairement au judo, il y a très peu d'occasions de se mesurer avec son adversaire dans l'aïkido. Ainsi la force physique n'est pas exigée dans l'aïkido. De plus, vous pouvez pratiquer non pas qu'avec un mais avec beaucoup de partenaires en même temps. C'est vraiment un budo idéal. À cet égard, y a-t-il aussi beaucoup de bagarreurs qui viennent pour étudier l'aïkido ?

 

Kisshomaru Ueshiba : Bien sûr, ce type d'individus s'inscrit aussi. Mais quand ces personnes étudient l'aïkido avec l'intention de l'utiliser comme une arme pour le combat, ils ne restent pas bien longtemps. Le Budo ne ressemble pas à la danse ou l'observation d'un film. Vous devez pratiquer à tous les instants de votre vie quotidienne pour progresser. L'aïkido est une forme de budo qui a particulièrement employé la formation spirituelle. L'Aïkido ne peut jamais être employé comme une arme par ceux qui l'emploieraient pour le combat. Aussi, les individus attirés par la violence cessent de se comporter de cette façon quand ils apprennent l'aïkido.

 


 Je vois... avec formation régulière, ils arrêtent de se comporter comme des bagarreurs ?

 

O Senseï : Puisque l'aïkido n'est pas un Bu (méthode martiale) de violence, mais plutôt un art martial d'amour, vous ne vous comportez pas violemment. Vous convertissez l'adversaire violent d'une façon douce. Ils ne peuvent pas se comporter comme des bagarreurs plus longtemps.

 


 Qu'enseignez-vous d'abord comme principe de base de l'aïkido ? Dans le judo on apprend ukemi (la chute)...

 

Kisshomaru Ueshiba : D'abord, les mouvements d'esquive (taïsabaki), puis le flux du ki ...

 


 Qu'est ce "le flux du ki" ?

 

Kisshomaru Ueshiba : Dans l'aïkido, nous apprenons constamment à contrôler librement le ki de notre partenaire par le mouvement de notre propre ki, en l'attirant dans notre propre mouvement. Ensuite, nous apprenons à tourner notre corps. Vous déplacez non seulement votre corps, mais vos bras et pieds ensemble. Alors le corps entier devient unifié et se déplace sans à-coup.

 


 En observant la pratique d'aïkido, les pratiquants semblent tomber naturellement. Quelle sorte de pratique faites-vous pour ukemi ?

 

Kisshomaru Ueshiba : À la différence du judo, où vous vous agrippez à votre adversaire, dans l'aïkido, vous maintenez presque toujours une certaine distance. Par conséquent, un type plus libre d'ukemi est possible. Au lieu de la chute avec un bruit sourd comme dans le judo, nous faisons des chutes circulaires, une forme très naturelle d'ukemi. Donc nous pratiquons avec à l'esprit les quatre éléments tout à fait diligemment.

 

 

 

 

 

  Donc vous pratiquez taï no sabaki (des mouvements de corps), ki no nagare (ki le flux), taï no tenkan ho (le corps tournant), ukemi et commencez ensuite la pratique de techniques. Quel type de technique enseignez-vous d'abord ?

 

Kisshomaru Ueshiba : Shihonage, une technique pour projeter un adversaire dans beaucoup de directions différentes. C'est enseigné de la même manière dans la technique d'épée. Bien sûr, nous employons aussi le bokken (épée de bois). Comme je l'ai dit auparavant, dans l'aïkido même le partenaire devient une partie de votre mouvement. Je peux déplacer mon partenaire librement à volonté. Il suit naturellement quand vous pratiquez avec les moyens à votre disposition, à main nue ou avec une épée de bois, cela devient une partie de vous autant qu'un bras ou un pied. Donc, dans l'aïkido vous devez cessez de le considérer comme un simple objet. Il devient une extension de votre propre corps.

 

Ensuite vient iriminage. Dans cette technique vous entrez alors même que votre adversaire essaie de vous frapper par des atemi (des coups). Par exemple, le partenaire frappe sur côté de votre visage avec son poing ou la main sabre (tegatana). En employant la puissance de votre partenaire, vous ouvrez votre corps à l'arrière gauche tout en menant sa main droite de vos deux mains étendues, en poursuivant dans la direction de son mouvement. Alors, tenant la main de votre partenaire vous le déplacez dans un mouvement circulaire autour de sa tête. Il tombe alors avec sa main enveloppée autour de sa tête.... Ceci est aussi fait avec le flux du ki... Il y a des théories sophistiquées diverses sur ce point. Il est alors totalement impuissant, ou plutôt sa puissance est guidée dans la direction que vous voulez lui faire prendre. Ainsi plus son attaque est puissante, plus cette puissance est pour vous. D'autre part, si vous vous opposez à la puissance de votre partenaire vous ne pouvez jamais espérer gagner contre une personne très forte.

 

O Senseï : Dans l'aïkido vous n'allez jamais contre la puissance de celui qui attaque. Quand il vous attaque, frappe ou coupe avec une épée, il y a essentiellement une ligne ou un point. Tout que vous devez faire, c'est éviter cela.

 

Kisshomaru Ueshiba : Ensuite nous faisons les techniques suivantes : à genoux ikkyo sur une attaque shomenuchi, nikyo, techniques alors communes et techniques d'immobilisation, etc.

 

L'aïkido contient beaucoup d'éléments spirituels. Combien de temps faudrait-il pour acquérir une compréhension de base d'aïkido en débutant par le commencement même ?

 

Kisshomaru Ueshiba : Nous ne pouvons répondre de façon générale, mais quand des personnes pratiquent durant environ trois mois, ils commencent à découvrir ce qu'est l'aïkido. Et ceux qui ont achevé trois mois de pratique recevront une formation pendant six mois. Si vous pratiquez pendant six mois, vous pouvez donc continuer pendant un temps indéfini. Ceux qui ont seulement un intérêt superficiel quitteront avant trois mois.

 


 Je sais qu'il y aura un examen shodan le 28 de ce mois. Combien y a-t-il de détenteurs de ceinture noires actuellement ?

 

Kisshomaru Ueshiba : Le rang le plus élevé est le 8ème Dan et il en existe quatre. Il y a six 7ème Dan. Et les détenteurs du Dan sont tout à fait nombreux, mais bien sûr, ce chiffre inclut ceux qui étaient entrés en contact avec le Hombu Dojo après la Guerre...

 

1954 tv documentaire. AÏKIKAÏ HOMBU DOJO